Square habitat, la fermeture brutale

Square habitat, la fermeture brutale
Square habitat, la fermeture brutale

ÉCONOMIE. Après Century 21 en septembre et avant l’Agence des Propriétaires en janvier, l’agence immobilière Square habitat baissera définitivement le rideau le 31 décembre. Si Crédit Agricole Immobilier avance une nouvelle stratégie, les salariés se sentent trahis par le groupe.

Sens du timing. Deux mois après un team building régional, au cours duquel le discours de leur direction a été résolument optimiste, les salariés de Square Habitat, rue de la Commune-de-Paris, ont appris, le 14 novembre, que leur agence allait fermer définitivement le 31 décembre 2024. Avec une lettre remise en main propre ayant pour objet « convocation à un entretien préalable en vue d’un éventuel licenciement pour motif économique ».

« Ils nous parlent de valeurs, de solidarité… »

« La possibilité », doux euphémisme. Les salariés ont reçu jeudi 28 novembre la confirmation qu’ils devraient trouver une issue d’ici le 16 décembre. « C’est très soudain, on ne s’y attendait pas », commente la majorité de l’équipe rencontrée. Si le contexte économique est compliqué, la multidisciplinarité de l’agence (transaction, syndic, gestion locative, etc.) ne laissait pas présager une telle issue. D’après les salariés, l’activité est là, il y a beaucoup de travail. Sauf que Square habitat – la société SBR – est rattaché au Crédit Agricole Immobilier Bourgogne Champagne, qui a décidé de fermer l’agence Bragarde. « J’ai passé 25 ans au Crédit Agricole, d’abord dans la banque puis dans l’immobilier. On nous parle de grand groupe, de valeurs, de solidarité, alors que c’est du mensonge, du mensonge. On ne ferme pas parce que ça ne va pas, on ferme parce que c’est le groupe qui le décide », déplore un salarié.

Contacté, le président de la CAI régionale, Sébastien Reyes, confirme qu’il y a de l’activité. « Ce n’est pas que ça ne marche pas, c’est une stratégie du groupe d’intégrer l’activité immobilière dans une agence bancaire. » Contrairement à Patrice Battistini, directeur de l’agence Bragarde, qui estime « être arrivé au bout de tout ce que nous avons mis en place depuis que j’ai pris ce poste (en mai 2020). Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour essayer de maintenir l’activité. La situation immobilière est partout catastrophique et le contexte micro-économique est défavorable, tous les secteurs sont impactés, je comprends la décision.

Sébastien Reyes explique que « le groupe poursuit son développement en intégrant l’immobilier au secteur bancaire dans plusieurs villes ; confier l’activité de transaction immobilière à l’agence bancaire est le mieux adapté, ce sera le cas à Saint-Dizier. L’intéressé esquive les sept licenciements et parle d’une « création d’emploi », celui d’un agent immobilier en charge de l’activité transactionnelle dans la banque. Il évoque la possibilité de reclassement d’une centaine de postes à pourvoir partout en , dans des banques ou des agences immobilières, dans différentes structures rattachées au groupe. La mobilité, même « en bord de mer », ne suffira pas à apaiser l’amertume de l’équipe bragarde, en couple, en famille, avec en même temps l’activité de conjoint. La piste proposée la plus proche, Troyes, est à près d’une heure et demie. « Et puis, on repart de zéro, en refaisant son CV, sa lettre de motivation, etc. », ajoute un jeune salarié.

Si « chaque situation aura une offre de poste », assure Sébastien Reyes, les salariés ne semblent pas enclins à poursuivre au sein d’un groupe qui les a déçus. D’autant qu’ils se sentent aussi trahis par leur réalisateur, qui « ne s’est pas battu pour nous ni avec nous. La petite équipe de Saint-Dizier, on s’en fiche. A Dijon ou à Troyes, on n’aurait jamais laissé ça arriver. »

NF

Agence du propriétaire, changement d’activité

Rue des Moulins, l’agence du propriétaire fermera également ses portes mi-janvier. Une fermeture qui n’a rien de cyclique pour son gérant Romain Moreau, qui change d’activité : le jeune entrepreneur ouvrira Arcadia, un espace de jeux doté d’une trentaine de bornes d’arcade, “en février ou mars”, rue Gambetta, à la place de Beauty Success. Son agence va se transformer en cabinet d’avocats.

 
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