Alors que les entreprises Valeo et Legrand viennent d’annoncer des délocalisations, le Premier ministre s’est rendu vendredi 29 novembre à Limoges pour promouvoir la réindustrialisation du pays. Accompagné des ministres de l’Economie, de l’Industrie, du Travail et des Transports, il a visité le site de Texelis, exemple d’excellence industrielle. De nombreuses délégations de salariés et d’agriculteurs ont alors été reçues.
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Venu défendre la politique de réindustrialisation de la France, le Premier ministre Michel Barnier a débuté son déplacement à Limoges par une visite à Texelis, fleuron de l’industrie d’armement en Limousin. “Une entreprise qui représente un point fort pour le développement de notre territoire, du Limousin, et pour le positionnement de la France dans la concurrence internationale», a salué le premier ministre.
Leader mondial dans la conception et la fabrication d’équipements de transmission utilisés pour le fonctionnement des véhicules blindés, Texelis est une entreprise en plein essor. Son carnet de commandes est plein et elle emploie 340 personnes sur son site de Limoges, un modèle d’excellence industrielle soutenu par le gouvernement.
En parallèle, d’autres commerces du Limousin sont concernés par «concurrence internationale dure et déloyale» précise Michel Barnier. L’équipementier automobile Valeo a annoncé le 27 novembre la suppression de 83 postes sur les 225 salariés permanents de son site de Limougeaud. Et le groupe industriel Legrand, spécialiste des équipements électriques et numériques basé à Limoges, envisage de transférer une partie de sa production en Hongrie. A Limoges, une cinquantaine de salariés sont directement concernés.
Pour les 83 salariés de Valeo, les dés sont jetés.
Antonio Goursérol,secrétaire du syndicat CGT Valeo Limoges
Les représentants syndicaux des deux entreprises ont été reçus en préfecture de la Haute-Vienne par Antoine Armand, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, et Astrid Panoysan-Bouvet, ministre du Travail et de l’Emploi. “On a beaucoup parlé de la conditionnalité de l’aide. Pour Valeo Limoges, on parle de 1,9 millions d’euros en 2021 du plan France Relance, de 780 milliers d’euros de crédit d’impôt recherche en 2021, de 500 milliers d’euros en 2022 et de 500 milliers d’euros en 2023. Ils nous ont dit que des leviers seraient mis en place. place, mais cela prendra du temps, et pour nous, pour les 83 positions visées, les dés sont jetés» regrette Antony Gourserol, secrétaire du syndicat CGT Valeo Limoges après son entretien.
Pour sa part, le Premier ministre, qui l’a déclaré dans son discours à Texelis « L’Europe ne doit pas avoir de complexe à défendre ses intérêts face à l’agressivité des autres continents. La France a des raisons de rejeter le futur traité commercial du Mercosur car il entraînerait la destruction de pans entiers de notre agriculture. » a reçu des représentants des syndicats agricoles de la FNSEA, de la coordination rurale et de la confédération paysanne.
Je l’ai trouvé sincère, mais je ne sais pas ce qui va se passer derrière.
Bertrand Venteau,président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Vienne
“Il nous a dit qu’il s’engageait à poursuivre ce que Gabriel Attal avait promis en matière de simplification. Je l’ai trouvé très motivé et sans ironie, mais c’est juste une déclaration politique, je ne sais pas ce qu’il fera derrière.”déclare Bertrand Venteau, président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Vienne et membre de la coordination rurale.
Egalement reçu par le premier ministre, Philippe Babaudou, co-porte-parole de la confédération paysanne de Haute-Vienne, rappelle une visite à Limoges de Michel Barnier lui-même, alors ministre de l’Agriculture, qui s’était déclaré conscient de l’urgence de la situation. “ Depuis 2008, nous avons perdu 1 500 fermes dans notre département, plus de 100 000 moutons et des dizaines de milliers de vaches, j’espère donc que cette fois il sera vraiment convaincu de l’urgence de la situation et que des mesures appropriées seront prises pour sauver l’agriculture.« .
Lors de cette visite gouvernementale, les agriculteurs et les travailleurs du secteur auront bénéficié d’une écoute attentive, mais aucun engagement concret n’a été trouvé pour répondre à leurs préoccupations.