journée historique pour Girmay et Carapaz

journée historique pour Girmay et Carapaz
journée historique pour Girmay et Carapaz

Biniam Girmay, qui a offert à l’Érythrée sa première victoire, et Richard Carapaz, qui a offert à l’Équateur son premier maillot jaune, sont entrés dans l’histoire lundi sur le Tour de France, témoins d’un peloton qui s’internationalise.

L’étape la plus longue de cette 111e édition devait aussi être la plus soporifique, un moment de détente après un week-end sous amphétamines en Italie. Elle restera dans l’histoire pour deux grandes premières qui résonnent bien au-delà des frontières traditionnelles d’un sport encore très européen.

Qu’il s’agisse de la victoire extatique de « Bini », héros de tout un continent, ou de celle de Carapaz, figure déjà bien établie dans le peloton, elles ont provoqué une immense émotion dans leurs pays respectifs.

“Cela signifie beaucoup pour moi de devenir le premier coureur noir africain à remporter le Tour de France”, a déclaré Girmay lors d’une conférence de presse.

« C’est une victoire pour tous les Africains. Nous participons désormais véritablement à la plus grande course. C’est notre moment, notre heure », balbutiait-il, en larmes, quelques minutes plus tôt lors du protocole d’interview.

Le coureur érythréen Biniam Girmay (à gauche) lors de sa victoire sur la 3e étape du Tour de France, à Turin, le 1er juillet 2024

Tim De Waele – PISCINE/AFP

« Ça va être fou dans le pays. A l’entraînement, avant le Tour, j’étais encouragé partout. Ils m’ont dit : gagner le Tour de France. Maintenant, ils doivent jeter des tables et des téléviseurs dans les bars», a-t-il déclaré, suivi à Turin comme partout par une petite cohorte de supporters compatriotes émigrés en Europe.

Le natif d’Asmara devient, à 24 ans, le troisième coureur africain seulement à s’imposer sur les routes du Tour après les Sud-Africains Daryl Impey et Rob Hunter.

– La Tournée à la télé avec son père –

Il s’est révélé en 2022 en remportant une grande classique, Gand-Wevelgem et une étape du Tour d’Italie, avant de connaître une saison plus difficile.

Représentant du cyclisme en plein essor, symbolisé par l’organisation des Championnats du monde sur route 2025 au Rwanda, le coureur érythréen est passé par le Centre mondial du cyclisme, une structure de l’Union cycliste internationale (UCI) pour destination des talents des pays les moins favorisés.

Il a débuté sa carrière professionnelle en 2020 avec l’équipe française Delko avant de rejoindre Intermarché, l’équipe belge à qui il a offert son premier succès sur le Tour.

Le coureur érythréen Biniam Girmay sur le podium après sa victoire sur la 3ème étape du Tour de France, à Turin, le 1er juillet 2024

Thomas SAMSON – AFP

En Érythrée, où le cyclisme est arrivé avec la colonisation italienne entre 1885 et 1941, Girmay est déjà un héros qui surpasse le pionnier Daniel Teklehaimanot, qui portait le maillot à pois du Tour en 2015 : « un moment qui a tout changé pour nous », selon à Girmay.

« Mon père regardait le Tour de France tous les jours », raconte +Bini+.

« Il allumait la télévision juste après le dîner et nous appelait pour nous montrer et nous dire à quel point c’était difficile. Il nous assurait que c’était le sport numéro un au monde. J’ai demandé à mon père si je pouvais moi aussi un jour courir le Tour de France, il m’a dit oui mais à condition de croire en mes chances. »

Lundi, Girmay croyait très fort s’imposer au sprint devant le Colombien Fernando Gaviria et le Belge Arnaud De Lie dans un final chaotique avec une grosse chute collective à deux kilomètres de l’arrivée qui a notamment éliminé le favori Jasper Philipsen.

– Le rêve de Carapaz –

Cette grosse chute a créé une cassure dans le peloton à un moment de la course où il n’y a plus de conséquence pour le classement général puisque les temps sont figés dans les trois derniers (cinq lundi) kilomètres en cas de chute ou d’incident mécanique.

Sauf que quatre coureurs étaient dans la même seconde au départ de l’étape, séparés seulement par le cumul de leurs places à l’arrivée les jours précédents, ce qui fait que c’est Tadej Pogacar qui portait le maillot mardi.

Le coureur équatorien Richard Carapaz avec le maillot jaune après la 3ème étape du Tour de France, à Turin, le 1er juillet 2024

Anne-Christine POUJOULAT – AFP

Retardé par la chute, le Slovène termine derrière, à la 38e place, cédant le maillot jaune à Carapaz.

L’Equatorien est déjà habitué aux plus grands honneurs, puisqu’il a remporté le Tour d’Italie en 2019 et a été sacré champion olympique à Tokyo. Mais sa fierté était, comme celle de Girmay, immense d’avoir écrit « une page historique pour son pays ».

« Pour l’Équateur, pour moi, pour mon équipe, c’est un rêve devenu réalité dans la plus grande course du monde », a ajouté le coureur EF Education pour qui c’est aussi une belle revanche après n’avoir pas été sélectionné par la Fédération équatorienne pour défendre son titre aux JO de Paris.

Il défendra son maillot jaune mardi sur les pentes du Galibier, pour l’arrivée du Tour en France.

Par Jacques KLOPP / Turin (Italie) (AFP) / © 2024 AFP

 
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