Trois personnes ont été grièvement brûlées dans un accident impliquant un chauffage de terrasse et une lampe à éthanol à Cannes le 27 novembre. Souvent considérés comme des objets de décoration, les risques qu’ils présentent ont déjà été signalés, notamment dans un rapport.
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Mercredi 27 novembre à Cannes, un accident lié à une lampe à éthanol a fait plusieurs blessés sur la terrasse d’un restaurant du centre-ville. Un témoin de la scène raconte notamment “Les serveurs essayaient d’éteindre les flammes sur les corps des gens.”
Ces lampes à éthanol sont souvent appréciées des bars, hôtels et restaurants, pour l’ambiance conviviale et chaleureuse qu’elles proposent. Cependant, même si l’utilisation de ces “dispositifs à flammes décoratifs” (selon la réglementation) est autorisé sur les terrasses fermées, mais les risques existent et ont déjà été étudiés.
Faisons le point sur ces dispositifs décoratifs et leur régulation.
Lire aussi > VIDÉO. Cinq clients d’un restaurant cannois ont été brûlés, dont trois grièvement, par un poêle en terrasse.
Un risque réel selon un rapport
Dans un rapport détaillé, la Commission de sécurité des consommateurs a analysé les dangers de ces foyers chauffants, souvent présentés comme des objets de décoration et non de véritables radiateurs d’appoint.
Après de nombreuses analyses et comparaisons, notamment avec l’étranger, sa position finale est claire :« La Commission estime difficile, voire risqué, de faire une distinction entre les cheminées décoratives à l’éthanol et ce qui serait considéré comme des poêles, ce qui n’est pas le cas dans les pays anglo-saxons qui les appellent « systèmes de chauffage décoratifs à combustion ».
De toute évidence, le risque d’utiliser des réchauds à l’éthanol (également appelés “dispositifs à flammes décoratifs” légalement) serait bien réel et la Commission estime que nous pouvons raisonnablement le divulguer “des doutes” concernant leur utilisation.
N’oubliez pas que l’éthanol est un produit volatil hautement inflammable qui doit être utilisé sous forme de gel pour prévenir les risques. Les dangers d’incendie ou d’explosion sont avérés car, précisément avec ce produit, il existe un risque dit d’effet “flash” avec inflammation soudaine des vapeurs d’éthanol.
En faire des objets de décoration peut donc constituer un risque, qui nécessite une législation spécifique.
Contactée par France 3 Côte d’Azur, la municipalité de Cannes le précise « si la municipalité avait déjà verbalisé les établissements qui utilisaient ces lampes au bioéthanol, elle s’est finalement rendu compte qu’elle n’en avait pas le droit compte tenu du bilan carbone neutre de ces équipements ».
La municipalité de Cannes ne peut en effet pas sanctionner les établissements au titre de la loi 2021 de lutte contre le changement climatique.
Toutefois, si l’appareil en question était considéré comme un appareil de chauffage, il pourrait le faire en vertu du décret n° 2022-452 du 30 mars 2022 relative à l’interdiction d’utiliser du chauffage ou des systèmes de chauffage dans l’espace public extérieur.
Ce décret offre aux communes, gestionnaires du domaine public, la possibilité d’imposer des règles plus strictes que celles envisagées au niveau national dans le cadre de ce décret.
Une insécurité juridique demeure donc quant à la qualification de ces dispositifs.
La Commission de sécurité des consommateurs avait clairement indiqué qu’il serait plus prudent en la matière de considérer les lampes à éthanol comme des appareils de chauffage.
Ce jeudi soir nous n’avons pas pu connaître l’état de santé des victimes de l’accident survenu avenue Félix Faure.