L’entreprise, qui créerait une société de projet sous le nom de GNR Bury, s’implanterait sur le site de Valoris, qui dispose déjà d’un espace pour elle.
Carbonaxion possède deux bureaux dans la province, à Mont-Saint-Hilaire et à Shannon.
Elle a réalisé une étude de faisabilité afin de constater le potentiel de valorisation du biogaz auprès de Valoris, l’intercommunale de valorisation des matières résiduelles du Haut-Saint-François et de Sherbrooke.
L’initiative pourrait générer deux millions de mètres cubes de GNR par an.
Celle-ci serait comprimée ou liquéfiée et pourrait être injectée dans le réseau d’Énergir.
Comme les conduites sont loin de Bury – il y en a à environ sept kilomètres, dans East Angus –, le GNR serait transporté par camion jusqu’à une station à Saint-Flavien qu’Énergir souhaite développer. Il serait comprimé ou liquéfié.
« C’est trop loin. Nous l’avons examiné, mais c’est trop cher », observe Nicole Guay, vice-présidente au développement des affaires chez Carbonaxion, à propos des canalisations utilisées pour transporter le gaz.
Un projet en préparation
Énergir a également déposé en juin dernier une demande d’autorisation auprès de la Régie de l’énergie afin de « réaliser un projet d’investissement visant la construction d’une station de réception et d’injection de gaz transportés (transport par camion) à Saint-Flavien. L’injection de gaz proviendra de « producteurs situés loin de son réseau ».
La construction de la station de gaz de Source renouvelable (GSR) est estimée à 17,5 millions de dollars et la période d’achèvement s’étend jusqu’en mars 2026, en fonction de la demande. Une deuxième demande modifiée a été déposée à la Régie à la fin du mois d’octobre; le dossier est donc toujours en cours de traitement.
Saint-Flavien, située à proximité de Québec et de Laurier-Station, souligne également qu’elle se caractérise « par la présence de gaz naturel sur son territoire », « soit le plus grand réservoir souterrain au Québec ».
À coût nul
Selon Louis Longchamps, directeur du développement durable et des relations extérieures de Valoris, le projet porté par Carbonaxion n’entraînerait aucun coût pour la collectivité. Cette dernière vendrait son biogaz et toucherait des redevances sur ceux vendus à Énergir. «C’est zéro risque et zéro investissement pour Valoris», argumente M. Longchamps.
De son côté, Énergir a décliné notre demande d’entrevue, indiquant qu’elle n’était pas impliquée dans le projet de l’Estrie à ce stade. Sur son site, elle se décrit comme « le plus grand distributeur de gaz naturel au Québec ».
« Énergir nous permet d’avancer dans nos démarches. Ensuite, on s’assoit avec elle pour conclure des ententes», précise Mme Guay. «Quand nous avons le aller officiel, nous allons entamer des discussions avec Énergir.
L’installation Carbonaxion s’inscrit dans la vision de Valoris d’un parc éco-industriel.
Carbonaxion devra également trouver le financement nécessaire au projet. Cette dernière pourrait osciller autour de 25 millions de dollars selon une évaluation sommaire et en dollars d’aujourd’hui, précise Mme Guay lorsqu’on lui demande de quantifier un ordre de grandeur.
Plusieurs étapes sont prévues, dont la signature d’un accord avec Valoris qui pourrait se concrétiser début 2025.
L’entreprise s’occupera du financement et de la construction. « Il va falloir trouver les financements nécessaires. C’est encore un peu loin dans les étapes. Il y a encore beaucoup de choses à faire avant même de penser au financement », note Mme Guay.
Si le projet avance, des consultations publiques auront lieu, assure-t-on. Le projet devra également obtenir certaines autorisations.
S’ils se poursuivent, le démarrage des travaux n’interviendra pas avant 2026, avec un démarrage en 2027.
Carbonaxion a également un projet similaire en préparation à Neuville, près de Québec.