Titane russe : Safran est quasiment désensibilisé

Titane russe : Safran est quasiment désensibilisé
Titane russe : Safran est quasiment désensibilisé

En juin dernier, Olivier Andriès annonçait La Tribune quoi « Le safran serait très largement dérisqué sur le titane russe fin 2024 ». A l’approche de l’échéance, l’objectif semble sur le point d’être atteint ou presque. Interrogé à l’occasion de l’inauguration d’un banc d’essais en Belgique ce mercredi, le directeur général du groupe aéronautique assure « ont bien progressé ». Il admet qu’il y a « encore quelques sujets sur lesquels Safran travaille », mais déclare “être sur le plan”.

« La Russie ayant une influence importante sur le marché des matières premières, l’invasion de l’Ukraine a créé un choc en amont dans la chaîne d’approvisionnement pour l’approvisionnement en titane, alliage de nickel, acier, etc. », rappelle Olivier Andriès, directeur général de Safran.

D’où la nécessité pour Safran – comme pour l’ensemble de l’aéronautique occidentale – de trouver des alternatives et de renforcer sa résilience. Ce fut le cas du rachat d’Aubert & Duval en 2023, en partenariat avec Airbus et le fonds Tikehau, pour pérenniser une filière souveraine du titane. Mais cette offre française n’est pas aujourd’hui suffisante pour couvrir l’ensemble des besoins du groupe. Cette dernière a ainsi développé d’autres circuits d’approvisionnement, principalement aux Etats-Unis, mais aussi en Chine.

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Safran Aero Booster a franchi l’obstacle

Dans cette démarche de longue haleine, une grande étape a été franchie avec Safran Aero Boosters. La filiale belge en charge des compresseurs de moteurs basse pression est désormais prête à se passer du titane russe. Principal consommateur de titane du groupe, l’entreprise disposait de pas moins de 72 références à base de titane russe, soit plus de la moitié de son approvisionnement.

La tâche était d’autant plus complexe que l’entreprise a besoin de titane de très haute qualité pour produire des aubes de compresseur et que très peu de fournisseurs sont capables de répondre à ce cahier des charges. Ce qui pose inévitablement des questions de prix et de goulots d’étranglement au niveau de l’approvisionnement.

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Les importations vont se poursuivre

Safran ne compte cependant pas pour l’instant se passer du titane russe. Interrogé par La Tribune sur ce point, Olivier Andriès laisse entendre que les importations vont se poursuivre, l’objectif étant que le groupe puisse les réduire si la situation l’exige.

En cas de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie avec un embargo sur le titane par exemple. « Nous sommes en train de finaliser le plan sur les alternatives. Après on verra »conclut-il. Les contrats en cours continueront donc d’être honorés, même s’ils devraient être réduits à leur strict minimum.

 
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