Le secrétaire général de l’ONU veut s’attaquer à la publicité des compagnies pétrolières. Antonio Guterres les compare à l’industrie du tabac, qui subit d’importantes restrictions.
Le secrétaire général de l’ONU prend souvent la parole pour tirer la sonnette d’alarme sur le climat. Récemment, il s’est exprimé à New York et a de nouveau attaqué l’industrie pétrolière. Selon lui, d’autres industries, notamment les médias et la technologie, doivent se dresser contre les énergies fossiles. Il rappelle que des lois existent contre les fabricants de tabac, et que cela peut s’appliquer aux pétroliers.
« De nombreux gouvernements limitent ou interdisent la publicité pour les produits nocifs pour la santé humaine, comme le tabac. »rappelle Guterres, qui estime que plusieurs industries doivent prendre leurs responsabilités. « J’exhorte tous les pays à interdire la publicité des compagnies pétrolières. Et j’exhorte les entreprises médiatiques et technologiques à cesser d’accepter la publicité sur les combustibles fossiles.
Guterres s’inquiète de la direction prise : « Nous jouons à la roulette russe avec notre planète. Nous avons besoin d’une voie de sortie sur l’autoroute qui mène à l’enfer climatique. »
« Nous sommes le danger » sur Terre
Le Secrétaire général est souvent très explicite dans ses craintes à ce sujet. Il déplore que l’humanité se dirige tout droit vers la catastrophe à cause de ses propres actions. « Comme la météorite qui a anéanti les dinosaures, nous avons un impact démesuré. Dans le cas du climat, nous ne sommes pas les dinosaures, nous sommes la météorite. Nous ne sommes pas seulement en danger, nous sommes le danger. »
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António Guterres appelle à cesser de soutenir le développement des combustibles fossiles. Il rappelle que l’industrie crée des inégalités face au changement climatique, et que cela aura des répercussions brutales. Aujourd’hui, les compagnies pétrolières ont leur place à la table des décisions climatiques. « Les sponsors du chaos climatique – l’industrie des combustibles fossiles – engrangent des profits records et se régalent de milliers de milliards de dollars de subventions financées par les contribuables. »
« Il est honteux que les plus vulnérables soient laissés pour compte, luttant désespérément pour faire face à une crise climatique qu’ils n’ont pas contribué à créer.Nous ne pouvons pas accepter un avenir dans lequel les riches sont protégés dans des bulles climatisées, tandis que le reste de l’humanité est frappé par des conditions climatiques mortelles dans des pays invivables.
« Les dirigeants doivent décider de quel côté ils se trouvent »
Le Portugais rappelle que les publicités des compagnies pétrolières aident cette industrie. Selon lui, il est important que les agences de publicité, et donc leurs clients, prennent leurs responsabilités. « J’appelle ces entreprises à cesser de se rendre complices de la destruction de la planète. C’est la population qui s’oppose aux pollueurs et aux profiteurs. Il est temps que les dirigeants décident de leur camp. »
« Arrêtez aujourd’hui d’accepter de nouveaux clients de combustibles fossiles et mettez en place des plans pour abandonner ceux qui existent déjà. Les combustibles fossiles ne font pas qu’empoisonner notre planète. Ils sont toxiques pour votre marque”.
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L’industrie pétrolière nie les accusations selon lesquelles elle ne fait aucun effort. Megan Bloomgren, vice-présidente senior des communications de l’American Petroleum Institute, s’est montrée agacée en réagissant aux commentaires de Guterres : « Notre industrie s’efforce de continuer à produire une énergie abordable et fiable tout en relevant le défi climatique, et toute affirmation contraire est fausse. »assura-t-elle.
Cependant, comme le souligne The Guardian, la situation est effectivement catastrophique. Ko Barrett, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, rappelle que « Nous sommes loin d’atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris ». Ces accords prévoient de limiter à l’avenir la hausse des températures à 1,5 degré. Andrea Dutton, climatologue à l’Université du Wisconsin-Madison, met en garde contre l’urgence actuelle.
« Le problème est désormais urgent, et nous ne pouvons pas dire que nous devrons faire quelque chose dans le futur, nous devons agir maintenant »dit-elle. « Plus tôt nous commencerons à réduire considérablement les émissions, plus tôt nous pourrons commencer à faire une différence. »
