La cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé mercredi 27 novembre que les concessions de la société minière Montagne d’Or, qui réalise depuis plusieurs années un important projet d’exploitation minière à ciel ouvert en Guyane, ne peuvent être prolongées.
Ce projet « présente un risque de dommages graves à l’environnement » en considération de la nature « extrêmement polluant » e di «l’importance» de sa dimension industrielle, estime le tribunal dont la décision peut encore faire l’objet d’un recours devant le Conseil d’Etat.
Montagne d’or est le plus grand projet d’exploitation aurifère primaire jamais proposé en France, mené par le consortium russo-canadien Nordgold-Orea Mining (anciennement Columbus Gold).
Fin 2020, le tribunal administratif de Cayenne a annulé une décision du 21 janvier 2019 par laquelle le ministère de l’Économie refusait de prolonger pour vingt-cinq ans deux concessions, comme le demandaient depuis 2018 les promoteurs de la Montagne d’or.
Décision que la cour administrative d’appel de Bordeaux avait confirmé à l’été 2021. Mais en février 2022, le Conseil constitutionnel a déclaré contraire à la loi française une partie de l’ancien code minier qui permettait le renouvellement des concessions sans tenir compte des conséquences. questions environnementales de la Loi fondamentale, ouvrant une voie de recours contre le projet controversé en Guyane.
Un changement dans la loi
En octobre 2023, le Conseil d’État, saisi d’un appel du ministère de l’Économie, a annulé les jugements de 2021 de la cour administrative d’appel de Bordeaux et a renvoyé l’affaire devant cette même juridiction.
« À la lumière de ce nouveau cadre juridique »cette fois, le tribunal a examiné les conséquences environnementales des extensions de concession demandées par la société minière, concluant que le refus de l’administration était légitime.
Elle note donc que les concessions en question, pour un total d’environ 40 km2, « on les trouve dans la forêt équatoriale de Guyane, qui constitue l’une des écorégions les plus riches au monde en termes de biodiversité » et que le territoire présente «des questions importantes de continuité écologique».
L’ancien code minier, dans sa version antérieure à la révision due à la loi climat de 2021, permettait l’extension légale des concessions lorsque les gisements auxquels elles font référence étaient encore exploités.