37 ans après sa création, le Futuroscope est-il toujours le parc du « futur » ? – .

37 ans après sa création, le Futuroscope est-il toujours le parc du « futur » ? – .
37 ans après sa création, le Futuroscope est-il toujours le parc du « futur » ? – .

Alors que le parc situé près de Poitiers s’apprête à ouvrir son nouvel espace aquatique, que reste-t-il des promesses pédagogiques du début ?

Il y a 37 ans, le Futuroscope ouvrait ses portes à Vienne avec pour objectif de proposer une vision du futur avant le grand boom des années 2000, le tout avec une visée pédagogique assumée. Un pari ambitieux, tenté également par Disney et son Epcot aux Etats-Unis, qui a pourtant pris un coup au fil du temps.

À son ouverture le 31 mai 1987, il est décrit comme « le parc européen de l’image », d’abord en diffusant des contenus documentaires, avant d’amorcer un renouvellement de son public en accueillant, à partir des années 1990, ses premières attractions et spectacles à sensation.

Mais d’ici 2025, le Futuroscope va renouveler 60 % de ses attractions pour faire peau neuve, avec en ligne de mire, dès l’été 2024, une zone aquatique, Aquascope, qui se distingue des autres centres aquatiques ouverts dans toute la France par les technologies qu’il utilise. Coût de l’opération : 57 millions d’euros pour six ans de travaux.

Des expériences plutôt que le « futur »

« Le Futuroscope, c’est une pluralité d’expériences, une diversité qui fait qu’il y en a pour tous les goûts et tous les âges, mais aussi pour tous les budgets », explique Rodolphe Bouin, directeur général du Futuroscope, à Tech&Co.

Il confie néanmoins que le nom du parc est « un héritage compliqué », notamment parce que les films et programmes qui évoquaient le futur au milieu des années 90 sont moins présents aujourd’hui, et donc moins inspirants. En effet, pas de voitures volantes ni de téléportation, et encore moins de vaisseaux spatiaux parcourant la galaxie. Cela n’empêche toutefois pas le Futuroscope d’être encore utile en son temps : « Un projet arrivera fin 2025 en partenariat avec l’Éducation nationale, qui montrera les nouvelles technologies, l’école de demain, les nouveaux métiers. »

« En fin de compte, nous pensons que nous nous éloignons du futur, mais jamais complètement », dit-il.

La place de l’éducation au Futuroscope est importante : plus de 200 000 élèves viennent le visiter chaque année avec des ateliers qui leur permettent de découvrir les technologies qui entreront dans les salles de classe de demain.

Cependant, les nouvelles technologies sont parfois source de difficultés. Pour l’attraction Sébastien Loeb Racing Xpérienceinauguré en 2018 et fermé en 2023, le choix a été fait de proposer une activité avec 108 casques de réalité virtuelle. Mais les défis rencontrés, notamment en termes de maintenance, n’ont pas permis de transformer l’épreuve.

Rodolphe Bouin précise néanmoins qu’une cellule de recherche et développement va à la rencontre des nouvelles technologies dans le but de les adapter aux contraintes d’un parc d’attractions : « Neuf fois sur dix, ça ne marche pas, ça ne colle pas. Et puis une fois sur dix, ça marche bien et on arrive à adapter une technologie à un thème. »

« Entretenir la curiosité »

Le Futuroscope avait ainsi noué un partenariat avec Ubisoft et ses Lapins Crétins, le jeu vidéo prenant ainsi une place de choix dans l’offre d’attractions du parc. « Nous souhaitons construire des attractions pour vingt ans », confie son directeur général. Danser avec des robots est, selon lui, l’un des bons exemples : « Nous avons proposé une technologie qui ne venait absolument pas du tourisme. »

Le parc n’achète pas ses attractions « sur catalogue », comme plusieurs de ses concurrents : « C’est assez pionnier de ce point de vue-là. » Chasseurs de tornades, qui simule des vents extrêmes, a ainsi obtenu de nombreuses récompenses à travers le monde.

Mais même si les plus grandes attractions sont souvent celles qui sont mises en valeur, cela n’en fait pas nécessairement les préférées des visiteurs. Des étincellesqui dispose d’un budget d’environ 2 millions d’euros – contre 21 millions d’euros pour Chasseurs de tornades – le montre, en étant numéro 1 dans les sondages : « C’est incroyable, c’est même extraordinaire, on a réinventé le genre. Nous avons montré aux Français que les héros étaient créés en France, bien avant l’arrivée de Marvel.

Voilà donc ce qu’est le Futuroscope. Sous ses airs vieillots et parfois français, le futur que l’on peut apercevoir à Poitiers n’est peut-être pas à la pointe des nouvelles technologies – comme l’IA, absente du parc – mais le parc innove d’une autre manière : « À chaque fois que nous créons une attraction, nous essayons de la faire d’une manière un peu différente, pour entretenir la curiosité. »

Confiant dans l’avenir, le directeur général du Futuroscope s’attend donc à de nouveaux visiteurs, mais aussi à un afflux d’anciens visiteurs qui viendront prolonger leur séjour. L’Aquascope est en effet bien plus qu’un nouvel espace, c’est un parc à part entière, avec une deuxième billetterie en ligne de mire. En 2023, ils étaient près de 2 millions à découvrir un parc qui n’a visiblement pas dit son dernier mot.

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