Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entrera en vigueur mercredi matin au Liban, a annoncé mardi le président américain Joe Biden, après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et la puissante formation armée libanaise. et soutenu par Téhéran.
La trêve pour laquelle les Etats-Unis et la France travaillent depuis des semaines débutera mercredi à 02H00 GMT, a annoncé M. Biden, saluant d’emblée l’annonce en soirée, par le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de l’approbation de le cessez-le-feu par le cabinet de sécurité israélien.
Dans une déclaration commune, M. Biden et son homologue français Emmanuel Macron ont déclaré que leurs pays veilleraient à ce que l’accord de cessez-le-feu au Liban soit « mis en œuvre dans son intégralité et appliqué ».
Ils ont assuré que cet accord « protégerait » Israël de la « menace » du Hezbollah, s’engageant à œuvrer au renforcement des « capacités » de l’armée libanaise et à la relance de l’économie du pays.
M. Biden a également affirmé mardi que les Etats-Unis mèneraient une nouvelle initiative « dans les jours à venir » « pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir.
Le Premier ministre libanais a salué une « étape fondamentale » vers la stabilité régionale, et a annoncé un renforcement de la présence de l’armée libanaise dans le sud, à la frontière avec Israël.
Le mouvement chiite a assuré qu’il continuerait à combattre Israël tant que l’offensive à Gaza se poursuivrait, tout en se disant ouvert à un cessez-le-feu.
Sans réagir immédiatement à l’annonce du cessez-le-feu, il a revendiqué des tirs en direction du nord d’Israël dans la soirée.
– « Intensifier la pression sur l’Iran et le Hamas » –
Avant le feu vert définitif d’Israël, M. Netanyahu a indiqué que la durée du cessez-le-feu dépendrait « de ce qui se passe au Liban ». “En plein accord avec les Etats-Unis, nous maintenons une totale liberté d’action militaire” au Liban, a-t-il ajouté : “Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons”.
Une trêve au Liban permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne » et d’« intensifier » sa pression sur le Hamas, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza en représailles à son attaque sans précédent sur le sol israélien en octobre. 7 janvier 2023, a-t-il déclaré.
Il s’est félicité que le Hezbollah, dont Israël a largement décimé la direction, notamment en tuant fin septembre son leader charismatique Hassan Nasrallah qui en avait fait une force politique incontournable au Liban, “n’est plus le même”. « Nous les avons renvoyés des décennies en arrière », a-t-il soutenu.
– « Se venger des Libanais » –
L’annonce de l’accord intervient après qu’Israël a bombardé mardi le centre de Beyrouth et sa banlieue sud, fief du Hezbollah, comme jamais auparavant depuis qu’il a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements visant le mouvement dans le pays voisin, puis a commencé des opérations terrestres dans le pays voisin. le sud le 30 septembre.
Des attentats à la bombe au cœur de Beyrouth ont tué au moins dix personnes, selon les autorités libanaises.
Une frappe a de nouveau visé dans la soirée un immeuble du quartier central et commerçant de Hamra, a constaté un journaliste de l’AFP. L’armée israélienne a fait état de nouveaux tirs de projectiles visant le territoire national depuis le Liban.
– « Erreur historique » –
Israël était sous la pression internationale pour accepter un accord.
Le site d’information américain Axios avait indiqué avant l’annonce de l’accord que son projet prévoyait une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l’armée israélienne se retireraient du sud-Liban pour y laisser l’armée libanaise. déployer.
Le plan comprend la création d’un comité international pour surveiller sa mise en œuvre, selon Axios.
La diplomatie internationale s’est appuyée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seules l’armée libanaise et les soldats de maintien de la paix peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Une figure de l’extrême droite alliée de M. Netanyahu, Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a critiqué l’accord comme « une erreur historique ».
Le maire de Metula, une ville israélienne du nord vidée de ses habitants par les tirs du Hezbollah, a également fait valoir qu’il n’établirait pas une paix durable dans la région.
La guerre qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s’est étendue au Liban après un an d’échanges de tirs de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise.
Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban, qui a ouvert un front contre lui le 8 octobre 2023 en soutien au Hamas, pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants du nord chassés par ses tirs.
Selon le ministère libanais de la Santé, près de 3 800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre. Les hostilités ont provoqué le déplacement de quelque 900 000 personnes, selon l’ONU.
Du côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en 13 mois.
– 22 morts à Gaza –
L’armée israélienne poursuit ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, et où des milliers de déplacés tentent de se protéger de la pluie et du froid.
L’hiver s’annonce “horrible”, estime l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), tandis que les Gazaouis n’ont “depuis 13 mois : ni nourriture, ni eau, ni abri”.
La guerre a été déclenchée par l’attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.207 personnes côté israélien, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité.
L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
AFP
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