Manac obtient 170 millions de dollars de prêts, mais devra peut-être licencier 200 personnes

(Montréal) Le fabricant québécois de semi-remorques commerciales Manac pourrait devoir mettre à pied jusqu’à 200 employés au cours des prochains mois en raison d’un ralentissement dans l’industrie.


Publié hier à 20h35



Frédéric Lacroix-Couture

La Presse Canadienne

C’est ce qu’a indiqué le président et chef de la direction de l’entreprise en marge d’une annonce concernant un financement par emprunt totalisant 170 millions de dollars. Ce montant devrait permettre à Manac d’agrandir et de moderniser son usine établie depuis 1967 à Saint-Georges, en Beauce.

Charles Dutil a déclaré à La Presse Canadienne que l’entreprise avait envoyé il y a quelques semaines un avis de licenciements potentiels.

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Charles Dutil, président et chef de la direction de Manac

«Nos salariés ont été informés. Nous pensons que le nombre de licenciements n’atteindra pas 200 », a-t-il déclaré dans une interview.

M. Dutil explique que l’industrie du matériel de transport est confrontée à un ralentissement en Amérique du Nord.

« La production sera nettement inférieure au second semestre 2024 à celle que nous avons connue ces dernières années. Malheureusement, nous ne pouvons pas avoir plus d’heures de production que ce qui est nécessaire », a-t-il déclaré.

Les licenciements possibles pourraient survenir d’ici la fin de l’été ou au début de l’automne et seraient répartis dans différentes usines de l’entreprise.

Leur nombre pourrait être moindre si certaines soumissions sont débloquées ou si certaines commandes arrivent plus rapidement que prévu, a précisé M. Dutil.

Plus tôt cette année, Manac avait également annoncé la possibilité de mettre à pied 45 personnes. Une dizaine de personnes ont finalement été mises à pied avant d’être rappelées au travail quelques semaines plus tard, a précisé le PDG.

Le financement, annoncé jeudi, a été obtenu auprès d’Investissement Québec, de BDC et de Desjardins. Il devrait contribuer à « catalyser la stratégie de croissance de l’entreprise », incluant les travaux à l’usine de Saint-Georges et le déploiement de nouveaux centres de ventes et de services au Québec et ailleurs au Canada.

Interrogé pour savoir si ce financement pourrait permettre d’éviter des licenciements, M. Dutil a répondu qu’il s’agit de « deux situations complètement indépendantes dans la vie de l’entreprise ».

Le financement est lié au projet de modernisation et d’agrandissement de l’usine de Saint-Georges qui était prévu depuis 18 ou 24 mois et qui est présentement en cours depuis au moins deux ans, a indiqué M. Dutil.

“Pendant toute cette période de mise en œuvre des projets, il y a le cycle économique” qui provoque un ralentissement, a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, M. Dutil indique que les sommes obtenues permettront d’adapter l’usine de St-Georges « à l’évolution des dimensions des semi-remorques permises par les normes ». Ils doivent également permettre « d’améliorer la productivité par l’intégration de technologies innovantes et d’élargir la portée de l’offre de l’entreprise par l’implantation de nouveaux centres de ventes et de services au Québec et au Canada ».

Ayant participé à l’annonce jeudi, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a soutenu qu’avec ses « nouvelles installations à la fine pointe de la technologie, l’entreprise se donne les moyens de demeurer le leader au Canada dans son domaine ».

Le financement comprend une opération de refinancement de 30 millions de dollars. Des prêts de 40 millions de dollars par l’entremise du programme ESSOR, administré par Investissement Québec à titre de mandataire du gouvernement, et de 30 millions de dollars provenant directement des fonds propres d’Investissement Québec sont accordés à Manac.

Desjardins et la BDC accordent chacun des prêts de 50 millions.

Manac construit ses remorques dans trois usines au Québec, une en Colombie-Britannique et une autre au Missouri.

 
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