Un juge à la longévité exceptionnelle vient de décéder. Qui était-il ?
L’ancien juge Orville Frenette décédé à l’âge de 97 ans.
D’origine acadienne, Orville Frenette s’inscrit à la Faculté de droit de l’Université McGill en septembre 1950. Quatre ans plus tard, il est admis au Barreau du Québec.
Il poursuit ses études en droit à l’Université d’Ottawa, devenant ainsi le premier titulaire d’un doctorat en droit de cette université.
Orville Frenette exerce comme avocat, cofondant avec ses amis le cabinet Chevalier Frenette Chevalier Francois Chevalier — qui deviendra juge à la Cour d’appel — et Maurice Chevalier — futur juge au tribunal de la jeunesse.
En 1965, après un stage au bureau de la Couronne, Orville Frenette fait son entrée dans la magistrature lorsqu’il est nommé juge à la Cour provinciale du Québec, devenue la Cour du Québec. À 38 ans, il est le plus jeune juge à avoir été nommé à cette cour.
En 1978, le magistrat est nommé juge à la Cour supérieure du Québec. Ce passionné de droit est scandalisé lorsqu’il doit cesser ses fonctions de juge à la Cour supérieure, alors qu’il a atteint la limite d’âge de 75 ans. Il est alors nommé juge suppléant à la Cour fédérale, où il exerce encore à l’âge de 83 ans… soit 56 ans après son admission au Barreau.
Passionné de karaté, Orville Frenette était ceinture noire troisième dan. Il considérait que ce sport lui avait permis de développer une capacité de concentration et une meilleure condition physique, expliquait-il dans La presse en 2002.
Orville Frenette a écrit plusieurs ouvrages : L’impact du décès de la victime d’un crime ou quasi-crime sur l’action en indemnisation (1961), Évaluation des dommages en cas de blessures et de décès : supplément (1973), Évaluation des dommages en cas de dommages corporels, de décès et de certaines violations des droits fondamentaux de l’homme : supplément 2003.
La longévité a également caractérisé la vie personnelle d’Orville Frenette, y compris son mariage avec sa défunte épouse Jeannine Frenette a duré plus de 73 ans.
Marie-Anne PaquetteLe juge en chef de la Cour supérieure du Québec rend hommage au juge Frenette sur la page nécrologique : « C’est avec regret que j’ai appris le décès de notre collègue retraité, l’honorable Orville Frenette, dont l’annonce a été communiquée aux collègues de la Cour supérieure. Au nom de tous les juges et en mon nom personnel, j’offre aux membres de sa famille nos plus sincères condoléances. »
Ancien juge de la Cour supérieure, Pierre Isabellesalue la mémoire du défunt : « Au cours de ma carrière d’avocat, j’ai eu le plaisir de plaider à de nombreuses reprises devant le juge Frenette. Cet éminent juriste a toujours fait preuve d’attention et de respect envers les avocats et d’empathie envers les parties. C’était un homme juste et droit. J’ai eu le plaisir et l’honneur de devenir l’un de ses collègues de travail à la Cour quelques années avant sa retraite. C’était un collègue généreux et toujours attentif aux besoins de la Cour. Quelles merveilleuses conversations nous avons eues au fil des années.
« J’ai eu le plaisir de travailler avec lui pendant de nombreuses années à la Cour supérieure.
« Son érudition, sa rigueur intellectuelle, son sens du devoir et sa gentillesse étaient ses marques de fabrique », a-t-il déclaré. Jean-Pierre Plouffecommissaire au renseignement et ancien juge de la Cour supérieure.
Orville Frenette laisse dans le deuil ses enfants, ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants.
