Biden trébuche lors de son débat face à Trump – .

Biden trébuche lors de son débat face à Trump – .
Biden trébuche lors de son débat face à Trump – .

Avec son assurance et malgré ses nombreux mensonges, Donald Trump a dominé jeudi le premier débat de l’élection présidentielle américaine face à un Joe Biden offensif sur le fond, mais très confus sur la forme.

• Lire aussi : Résumé du débat Biden-Trump

• Lire aussi : Débat Biden-Trump : « C’est le pire débat que j’ai jamais vu », déclare Jean-Marc Léger

• Lire aussi : Premier débat présidentiel : Donald Trump attaque, Joe Biden plus hésitant

Le président de 81 ans, qui avait réclamé que ce face-à-face avec son prédécesseur républicain ait lieu en début de campagne, a raté une occasion cruciale de rassurer des millions d’Américains devant leurs écrans sur sa vitalité et sa santé.

Sur scène, le leader démocrate est souvent apparu confus, mâchant ses mots et s’embrouillant plus d’une fois.

Donald Trump, condamné au pénal fin mai, a largement imposé son style, multipliant les exagérations et les contrevérités, notamment sur l’immigration, sans intervention des deux journalistes de CNN animant la soirée.

Notamment, l’ancien président, qui n’a jamais reconnu sa défaite face à Joe Biden en 2020, ne s’est pas engagé lors de l’émission à reconnaître sans condition le résultat de son duel contre le démocrate le 5 novembre.

Il s’est également une nouvelle fois dégagé de toute responsabilité dans l’attaque menée par ses partisans contre le Congrès à Washington le 6 janvier 2021.

« Sans aucun doute une catastrophe »

Sur le fond, les candidats ont longuement discuté des questions de l’inflation, de l’immigration et du soutien à l’Ukraine.

Joe Biden, avec sa voix souvent rauque devant les caméras de CNN – son camp indiquait qu’il était enrhumé – s’en est pris à un sujet qu’il sait délicat pour le milliardaire, lui reprochant son action « terrible » contre le droit à l’avortement.

Il a également accusé Donald Trump de « mentir » en affirmant que l’immigration illégale faisait grimper la criminalité.

Mais depuis que les campagnes présidentielles américaines sont entrées dans l’ère de la télévision, il y a plus de 60 ans avec le débat entre John F. Kennedy et Richard Nixon, la forme compte autant que le fond.

“Je pense que nous avons plutôt bien réussi”, a déclaré le démocrate lors d’un arrêt dans un restaurant de Géorgie après le spectacle, affirmant qu’il était “difficile de débattre avec un menteur”.

Selon un sondage CNN auprès des téléspectateurs, le verdict est sans appel : les deux tiers d’entre eux ont jugé que Donald Trump avait remporté le match.

Des réactions de détresse et des appels au retrait de démocrates anonymes se sont répandus dans la presse dès la fin du débat.

“La performance de Joe Biden lors du débat a été décevante, il n’y a pas d’autre moyen de le dire”, a reconnu Kate Bedingfield, ancienne directrice de la communication de la Maison Blanche lors de ses premières années de mandat.

“C’était sans aucun doute un désastre”, a déclaré à l’AFP le politologue Larry Sabato.

Envoyée sur place pour tenter d’éteindre l’incendie, la vice-présidente américaine Kamala Harris a reconnu que Joe Biden avait été « lent à démarrer » mais qu’il avait « fini en force ».

Un tournant dans la campagne

La républicaine Nikki Haley, ancienne rivale de Donald Trump aux primaires et dont les voix sont particulièrement recherchées par les deux candidats, est allée jusqu’à suggérer que Joe Biden ne serait pas le candidat démocrate à l’élection, exhortant les républicains à « rester sur leurs gardes ».

Un tel scénario est en effet extrêmement implausible et Joe Biden devrait, sauf surprise majeure, être désigné par son parti pour l’élection présidentielle de novembre lors de la convention démocrate de Chicago à la mi-août.

La mauvaise performance de Joe Biden marque probablement un tournant dans une campagne jusqu’ici extrêmement serrée : les deux candidats sont au coude à coude dans les États qui pourraient faire basculer l’élection.

Il est toutefois très difficile de dire si le débat fera bouger les lignes de manière radicale, dans un pays où la polarisation politique est extrême.

L’enjeu n’en est pas moins énorme : si l’un des deux candidats parvient à attirer quelques électeurs indépendants, cela pourrait suffire à lui donner l’avantage en novembre, alors que le scrutin s’annonce serré.

Une autre grande inconnue pèse toutefois sur le vote : Donald Trump devrait être condamné dans deux semaines lors de son procès à New York. L’ancien président républicain risque théoriquement la prison dans ce cas, même si ce scénario paraît très improbable.

La Cour suprême des États-Unis, largement remaniée par l’ancien magnat de l’immobilier, doit également décider prochainement si Donald Trump bénéficie de l’immunité pénale pour obtenir l’abandon des charges retenues contre lui pour ses tentatives d’inverser illégalement les résultats de l’élection présidentielle de 2020.

Son sort pourrait être connu dès vendredi.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Plusieurs pays africains se barricadent face à la poussée du Covid-19
NEXT Que faire en Bourse après une grosse déconvenue pour le géant de l’aéronautique ? – .