Le sport, levier de réinsertion des jeunes délinquants dans l’Oise – .

Le sport, levier de réinsertion des jeunes délinquants dans l’Oise – .
Le sport, levier de réinsertion des jeunes délinquants dans l’Oise – .

Par

Nicolas Giorgi

Publié le

27 juin 2024 à 17h29

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Rien de tel pour se changer les idées. Au fond du rectangle vert, un petit groupe de jeunes en maillot de sport slaloment entre des plots avant de taper de toutes leurs forces dans un ballon. D’autres tapent sur un pad de boxe posé sur un ring installé pour l’occasion. Au premier abord, on pourrait croire à un cours d’éducation physique.

Tous ces jeunes dont la vie a souvent été marquée par la violence participaient en réalité à une journée sportive organisée hier, mercredi 27 juin, par le Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) sur les terrains de sport du complexe sportif George-Lenne à Nogent-sur-Oise.

Les jeunes confrontés à la justice et en processus de réinsertion

Ce département du ministère de la Justice a les missions suivantes : mission d’assurer l’exécution et le suivi des mesures judiciaires prononcée contre les mineurs et les jeunes majeurs par un magistrat. Cette journée a donc, pour le 4e année consécutive, a réuni une soixantaine de jeunes confrontés à la justice et en processus de réinsertion.

Football, tennis, basket-ball en fauteuil roulant…

Jamel Hedhli, conseiller technique à l’aménagement du territoire de la PJJ, nous livre la philosophie de ce projet initié il y a 3 ans.

La cible prioritaire, ce sont les jeunes suivis en milieu éducatif ouvert (dans leur milieu de vie habituel, NDLR), hébergés dans des structures partenaires, ou sous contrat d’apprentissage. Ce type de journée leur permet également d’interagir avec des jeunes suivis par d’autres structures, comme la Mission Locale.

Jamel Hedhli
Conseiller technique pour la direction territoriale de la PJJ
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Sur cette manifestation flottait un parfum de l’Olympisme. Les jeunes sous protection judiciaire ont en effet eu l’occasion de s’essayer à de nombreuses disciplines olympiques ou paralympiques (tennis, football, boxe, basket-ball en fauteuil roulant, etc.). Ils ont également pu participer à des ateliers d’écriture.

“Je n’ai pas dormi la première nuit.”

Parmi eux se trouvait Yacine*, 15 ans. Ce dernier a été placé dans centre éducatif fermé il y a trois mois, sur décision du juge des enfants.

Vols de voitures et de motos, violences armées, trafic de drogue, Yacine s’est lancé dans une série de « méfaits » dès sa prime jeunesse, comme en témoigne son casier judiciaire qui comporte déjà plusieurs mentions. Son passage dans un centre éducatif fermé depuis trois mois, il a agi sur lui comme un véritable électrochoc.

Cette alternative à la prison pour les jeunes récidivistes leur permet souvent de se déconnecter de leur quotidien et de leur environnement. Et ainsi d’éviter les mauvaises fréquentations…

« Je n’ai pas dormi la première nuit en arrivant ici, raconte-t-il. Je suis ici depuis trois mois maintenant. C’est passé vite… Je rentre chez moi un week-end sur deux, et ça se passe bien », décrit ce jeune homme, le regard vif.

Cet éducateur ne tarit pas d’éloges sur son comportement depuis qu’il a rejoint le lieu. « C’est un jeune bénévole, une force motrice au sein du groupe. Alors que d’autres sont réticents à tout ce qu’on leur propose. »

Yacine se dit désormais prêt à se remettre sur la bonne voie. « Je cherche à intégrer un CFA (Centre de formation d’apprentis) dans le secteur automobile et à faire de la mécanique. Avant, je me couchais tard. Mon passage ici m’a fait réfléchir. »

Les éducateurs spécialisés s’appuient sur le sport pour permettre aux jeunes de travailler la maîtrise de soi et la vie en communauté. (©Nicolas Giorgi / Actualités Oise)

« La santé n’est généralement pas leur priorité »

Une quinzaine de partenaires de la PJJ avaient également des stands aux abords du stade ce mercredi à Nogent. Sandrine Dumoulin est conseillère technique en promotion de la santé. Elle est également infirmière et a l’habitude de faire de la prévention auprès de ces jeunes. « La santé n’est généralement pas leur priorité », constate-t-elle.
« Beaucoup ne connaissent même pas les mécanismes d’accès aux droits et aux soins et ne savent même pas ce qu’est une carte vitale ». Lors de cette journée, certains de ces jeunes ont pu découvrir les différents dispositifs qui existent pour accéder aux soins. Le SATO (Service d’Accompagnement aux Toxicomanies de Picardie)-centre Les Tamarins de Creil était également représenté.

La boxe comme moyen d’éducation à la citoyenneté

Cette journée de détente autour d’activités sportives est pour lui comme une bulle de respiration. Il a notamment pu bénéficier des mains expertes d’une masseuse, dans un atelier bien-être. « Je ne vais pas essayer la boxe, j’en fais déjà », explique le jeune homme.

La boxe, en effet, est citée par Jamel Hedhli comme le moyen d’éducation à la citoyenneté par excellence.

Éducateurs spécialisés Les jeunes s’appuient souvent sur ce sport pour permettre à ces jeunes de canaliser leurs pulsions violentes. Et de reprendre confiance en eux. « C’est un sport qui permet la maîtrise de soi et qui demande de l’écoute, ce qui est excellent pour les jeunes qui ont des problèmes de règles. C’est un formidable levier pour aider ces jeunes à aller vers une réinsertion sociale », estime ce professionnel.

*Prénom Istaken

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