“L’inflation tue ce pays”, a déclaré le républicain de 78 ans, qui a déclaré que sous son administration, l’Amérique était “la plus grande économie du monde”.
Le démocrate de 81 ans a répondu qu’au contraire, l’économie “était en chute libre” lorsqu’il a pris les rênes du pays, et a salué son bilan en matière d’emploi et de réformes sociales.
Face à un Donald Trump qui s’est gardé de se montrer ouvertement agressif, Joe Biden, dont le grand défi est de rassurer les Américains sur son acuité mentale et sa vitalité, a d’abord semblé hésitant, trébuchant plusieurs fois sur les mots.
Les deux hommes, qui se détestent franchement, ne se sont pas serré la main à leur arrivée sur le plateau de CNN à Atlanta (Géorgie, sud-est).
Leur confrontation, animée par deux journalistes, devrait durer 90 minutes.
“L’inflation tue ce pays”, a déclaré le républicain de 78 ans, qui a assuré que sous son mandat, l’Amérique était “la plus grande économie du monde”. (Gérald Herbert/AP)
Polarisation
Le débat, sauf surprise, ne devrait pas beaucoup faire bouger les lignes, dans un pays où la polarisation politique est extrême.
Mais l’enjeu n’en est pas moins énorme : si l’un des deux candidats parvient à attirer quelques électeurs indépendants, cela pourrait suffire à lui donner l’avantage en novembre, tant le scrutin s’annonce serré.
Chacun des deux candidats espère attirer jeudi quelques électeurs indépendants, au moment où les sondages peinent à les départager.
Denise Hernandez, 46 ans, qui travaille dans le secteur immobilier, pariait sur une victoire de son favori Donald Trump avant même le départ, dans un bar de Los Angeles.
Elle veut l’entendre « sur l’immigration » et « sur l’économie, surtout ». De nombreux Américains estiment avoir mieux vécu pendant le mandat républicain, avant l’énorme poussée d’inflation qui a marqué la présidence de Joe Biden.
Mike McFarland, un comptable de 47 ans, est plus sensible aux arguments de l’actuel président sur la défense de la démocratie, à ses yeux « le plus grand sujet pur de toute notre société ».
Le républicain n’a jamais concédé sa défaite d’il y a quatre ans, et a promis une « revanche » à ses partisans, dont certains ont pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021.
Donald “Trump devrait juste éviter de se tirer une balle dans le pied avec des déclarations risquées, et espérer que Joe Biden ait un moment d’absence”, a déclaré Jeremiah Boehmer, un républicain rencontré par l’AFP dans un bar de San Francisco.
Le président Joe Biden (Gérald Herbert/AP)
“Drogue”
Les républicains insistent sur le fait que Joe Biden est physiquement et intellectuellement affaibli, tandis que Donald Trump a insinué qu’il serait « dopé » jeudi soir.
Le président démocrate a répondu avec humour sur le réseau social X. « Je ne sais pas ce qu’ils mettent dans ces stimulants, mais je me sens gonflé à bloc », a écrit Joe Biden à côté d’une photo sur laquelle il tient… une canette d’eau minérale.
Jamais auparavant l’Amérique, qui ne se réjouit pas particulièrement de ce choix, n’avait eu à choisir entre deux candidats aussi anciens.
Elle n’a jamais non plus été candidate, en la personne de Doanld Trump, un ancien président reconnu pénalement coupable dans une affaire de paiements dissimulés à une ancienne actrice porno, et inculpé à plusieurs reprises ailleurs.
Le duel ferait oublier que d’autres candidats sont en lice, le plus connu d’entre eux étant l’indépendant Robert Kennedy Jr.
Le neveu du président assassiné « JFK », qui n’a aucune chance de gagner mais dont la participation ajoute un élément d’incertitude, organise jeudi à Los Angeles (Californie) une sorte de débat parallèle.
