Un petit groupe d’extrême droite appelé « Justice pour les nôtres » avait convoqué à une réunion le 30 novembre. Le collectif a annoncé qu’il contestait l’arrêté préfectoral.
La préfecture de la Drôme a annoncé lundi interdire une série de rassemblements prévus le week-end prochain en mémoire du jeune Thomas, tué il y a un an dans le village de Crépol, par crainte de « troubles importants » à l’ordre public.
Un petit groupe d’extrême droite appelé « Justice pour les nôtres » avait convoqué une réunion le 19 novembre à Romans-sur-Isère, un an jour pour jour après le meurtre, mais avait finalement reporté sa convocation au 30 novembre, après les protestations des proches du jeune homme. Le collectif l’a annoncé lundi midi sur les réseaux sociaux « le dépôt d’une ordonnance de liberté sommaire » pour contester l’arrêté de la préfecture.
“Récupération”
Depuis plusieurs jours, ses adhérents distribuent des tracts à Romans et aux alentours appelant à se rassembler en mémoire de Thomas et Nicolas Dumas, un jeune homme – par hasard joueur du même club de rugby que l’adolescent – tué début novembre devant d’une discothèque dans le département, qu’ils qualifient de “victimes de l’immigration”.
Dénonçant l’exploitation politique de ces décès, des associations ou organisations de gauche ont souhaité organiser une contre-manifestation.
« Cette reprise fait l’objet depuis plusieurs semaines de nombreux tracts, lettres et déclarations publiques, faisant craindre d’importants troubles et affrontements idéologiques à Romans-sur-Isère, Bourg-de-Péage, Crépol et Valence »écrit la préfecture dans un communiqué.
Rassemblements interdits
En conséquence, le préfet de la Drôme a décidé d’interdire ces deux manifestations, et plus largement tous les rassemblements, de 8 heures samedi à 20 heures dimanche dans ces quatre villes, comportant des slogans liés aux deux décès ou au motif. “de la lutte contre le racisme, la haine, le francocide, l’insécurité ou l’immigration”.
La mort de Thomas, lycéen de 16 ans poignardé lors de violences à la fin d’une danse villageoise, avait enflammé la classe politique, la droite et l’extrême droite s’emparant du sujet pour dénoncer une insécurité croissante dans les campagnes. venant selon eux des banlieues sensibles.
Quelques jours après le meurtre, des militants d’extrême droite ont organisé une manifestation aux allures d’expédition punitive dans le quartier de la Monnaie à Romans, d’où sont originaires certaines des 14 personnes mises en examen dans cette affaire.