Les liens que Moscou a noués avec les rebelles Houthis sont de plus en plus étroits. Comme le démontre la présence en Ukraine de centaines de combattants yéménites, pour la plupart enrôlés contre leur gré, une enquête menée par le Temps financiers.
« Attirés par la promesse d’emplois bien rémunérés ou par l’espoir d’obtenir la citoyenneté russe, ils sont arrivés en Russie par l’intermédiaire d’une entreprise obscure liée aux Houthis, ont été intégrés de force dans l’armée russe et envoyés au front en Ukraine. » écrit le journal britannique, qui publie différents témoignages recueillis par SMS.
Nabil (pseudonyme) est arrivé à Moscou en septembre dernier, officiellement pour travailler dans le “sécurité” ou le“ingénierie” et j’espère gagner assez d’argent pour terminer mes études. Quelques semaines plus tard, il se retrouve dans une forêt ukrainienne avec quatre autres Yéménites vêtus de treillis militaires aux insignes russes, le visage masqué par des foulards.
Un autre de ces combattants yéménites explique qu’on lui a promis une prime de 10 000 dollars et un salaire mensuel de 2 000 dollars pour travailler en Russie à produire des drones. Contraint de monter à bord d’un bus pour l’Ukraine, il a reçu une formation militaire rudimentaire avant d’être envoyé dans une base proche de la frontière ukrainienne.
Personnel russe présent au Yémen
« La Russie a besoin de soldats et il est clair que les Houthis recrutent [pour les Russes]. Le Yémen est un endroit où il est assez facile de recruter car le pays est très pauvre », » déclare Farea Al-Muslimi, spécialiste de la région du Golfe au Royal Institute of International Affairs (RIIA, plus connu sous le nom de Chatham House).
Les contrats d’engagement signés par ces combattants yéménites qui Temps financiers a pu consulter la mention d’une mystérieuse société enregistrée à Salalah, dans le Sultanat d’Oman. Fondée par Abdulwali Abdo Hassan Al-Jabri, un homme politique lié aux Houthis, Al-Jabri General Trading & Investment serait spécialisée dans les voyages et la fourniture d’équipements médicaux et de produits pharmaceutiques.
La présence de ces mercenaires yéménites en Ukraine “montre que le conflit attire de plus en plus de soldats étrangers à mesure que les pertes augmentent dans les rangs de l’armée russe, alors que le Kremlin tente d’éviter une mobilisation générale”, souligne le Temps financiers. Parmi ces mercenaires étrangers figurent désormais non seulement environ 12 000 soldats de l’armée régulière nord-coréenne participant aux combats contre les forces ukrainiennes dans la province russe de Koursk, mais aussi des Népalais et des Indiens.
Selon le journal britannique, il est également souligné comment la Russie, « motivé par la comparaison avec l’Occident », elle se rapproche de l’Iran et des groupes armés alliés de Téhéran. “Nous savons que du personnel russe est présent à Sanaa [la capitale du Yémen] approfondir le dialogue”, confirme Tim Lenderking, envoyé spécial américain pour le Yémen, qui évoque d’éventuels transferts d’armes. Les types d’armes mentionnés « Cela permettrait aux Houthis de mieux cibler les navires en mer Rouge et peut-être au-delà. »