comment La France insoumise a séduit les quartiers

Décryptage Depuis 2018, le parti de Jean-Luc Mélenchon mène une offensive de plus en plus marquée dans les banlieues populaires, quitte à flirter avec le communautarisme.

Et si cette campagne folle se jouait aussi dans les quartiers ? Sur le pied de guerre, les militants de La France insoumise veulent y croire. Cage d’escalier par cage d’escalier, appartement par appartement, ils labourent la terre, créent “groupes d’action”, à la recherche de « passerelles » comme on dit : clubs de locataires, autorités de quartier, éducateurs, grands frères, mamans… Personne n’est oublié. « Ils ne sont pas structurés. Ils n’ont pas la force militante d’un PC, même très affaibli, analyse un candidat de Seine-Saint-Denis qui a rejoint le Nouveau Front Populaire. Ils ont besoin de relais. Mais il y a aujourd’hui dans les quartiers, plus encore que dans le reste du pays, une colère profonde, une recherche de radicalité qui répond à leur discours. » Les européennes le prouvent : avec plus de 30 % des voix, la liste de Manon Aubry a fait sensation dans la plupart des quartiers populaires, avec des avancées de plus de 50 % à Saint-Denis, Bobigny, Trappes ou La Courneuve… Comment peut-on n’y voyez-vous pas un fantastique tremplin pour ces législatives tendues ?

“Il se passe vraiment quelque chose ici…” veut croire Abdelkader Lahmar, le candidat investi par LFI dans le 7^e Circonscription du Rhône. Ce professeur d’économie dans un lycée professionnel, natif du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin, où il enseigne toujours, est l’un de ces ” relais “ très courtisé par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Issu du collectif Engageons-nous ! créé en 2022 pour soutenir le leader de LFI, il connaît chacun…