Ce supplément, applicable à partir du 1er janvier 2025, variera en fonction du trajet et du tarif du vol et pourra atteindre 68 francs.
Le premier groupe aérien européen Lufthansa, propriétaire notamment de Swiss, a annoncé mardi augmenter le prix de tous ses vols européens. Le complément prévu doit couvrir une partie des coûts liés aux exigences environnementales de la Commission européenne.
La surtaxe s’appliquera pour tous les vols programmés « à partir du 1er janvier 2025 », au départ des 27 pays de l’Union européenne (UE) ainsi que du Royaume-Uni, de la Norvège et de la Suisse, a indiqué le groupe dans un communiqué. Son montant variera “en fonction du trajet et du prix du vol”, sur une échelle comprise entre 1 et 72 euros (environ 68 francs), a-t-il ajouté.
“Le groupe aérien ne sera pas en mesure de supporter seul les surcoûts croissants résultant des exigences réglementaires dans les années à venir”, a expliqué Lufthansa mardi. L’entreprise fait référence aux quotas obligatoires imposés par l’UE visant à incorporer des carburants plus durables (carburant d’aviation durable, SAF) dans les réservoirs des avions, afin de remplacer progressivement le kérosène.
Production d’embryons
La part du SAF doit atteindre 2% à partir de 2025, 6% en 2030, puis 20% à partir de 2035 et enfin 70% en 2050. Cependant, la production de SAF est encore embryonnaire : en 2023 elle correspondait à 0,5 % de la demande mondiale de carburant aviation. . En raison de cette faible disponibilité, leur prix est encore trois à cinq fois supérieur à celui du kérosène fossile, selon Lufthansa.
“Plus la production des SAF augmente, plus leur prix va baisser”, a expliqué à l’AFP un porte-parole du groupe. Tant que leur prix ne baisse pas, Lufthansa pourrait continuer à répercuter le surcoût dans le prix des billets, a-t-il prévenu. Pour rattraper le retard de production des SAF en Europe, les principales compagnies aériennes européennes dont Lufthansa ont appelé en mars l’UE à s’inspirer des Etats-Unis où la production bénéficie d’incitations.
Ce supplément environnemental s’ajoute à un autre surplus, facultatif cette fois, offert aux voyageurs par Lufthansa et d’autres compagnies aériennes, pour compenser leurs émissions de carbone grâce à des projets de protection du climat. Ce procédé a fait l’objet d’une plainte d’associations de consommateurs l’année dernière auprès de la Commission européenne, accusant une vingtaine de compagnies aériennes de « pratiques commerciales greewares et trompeuses ».
“Nous sommes actuellement en discussions avec la Commission européenne” à ce sujet, a indiqué un porte-parole de Lufthansa. (at)
