Depuis lundi, les organisations syndicales d’agriculteurs manifestent dans toute la France, notamment pour empêcher la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur… Dans le Sud-Ouest, la rumeur s’est encore fait entendre ce vendredi, le 5. journée du mouvement paysan. Le point.
Une base logistique Carrefour bloquée à Toulouse
Tandis que des agriculteurs de la Coordination rurale débloquaient une centrale d’achat à Mont-de-Marsan (Landes), des manifestants prenaient position devant une base logistique du géant de la grande distribution Carrefour à Colomiers, près de Toulouse. En début d’après-midi, une dizaine de tracteurs et de voitures des manifestants ont bloqué l’entrée de l’établissement, stoppant le va-et-vient des camions entrant et sortant pour approvisionner les magasins de la région. Des agriculteurs, principalement de la Coordination rurale de l’Aveyron (CR12), ont déversé des remorques de pneus et de déchets.
Pour justifier la mobilisation, Jérôme Fougassier, éleveur et membre du CR12, a expliqué qu’il était particulièrement inquiet de la concurrence des importations du Mercosur si le traité de libre-échange était conclu, « des produits sans traçabilité » selon lui. . « La population doit se mobiliser », a-t-il plaidé. Nous sommes à un tournant du mouvement, il ne faut pas baisser les bras.
«Nous voulons pouvoir vivre de notre métier», explique Aurélie Fabre, éleveuse de chèvres et de vaches en Aveyron. « Nous achetons notre production à des prix ridicules qui ne couvrent pas nos coûts de production, et le consommateur paie un prix très élevé », déplore la jeune femme de 26 ans.
Fin du blocus du port de commerce de Bordeaux
Les troupes de la Coordination rurale (CR) du Lot-et-Garonne ont débloqué comme prévu vendredi matin le port de commerce de Bordeaux pour regagner Agen, où le président de la FNSEA, syndicat rival, est attendu pour un congrès.
José Pérez, coprésident du CR47, a annoncé jeudi soir la levée du blocus, expliquant que le Premier ministre avait répondu aux revendications agricoles concernant la « surtransposition » des règles imposées par l’Union européenne, qui pénaliseraient certains secteurs. “Il a dit que les agriculteurs avaient raison et qu’il allait chercher, surtransposition par surtransposition”, a répété M. Pérez vendredi matin.
« Nous nous étions engagés, s’il faisait cela, à quitter les lieux, et de toute façon ce matin nous aurions été délogés de force, nous a dit hier le préfet de région. Nous ne voulons pas leur faire cet honneur donc nous partirons la tête haute », a-t-il ajouté. Le blocus du port de Bordeaux, qui a débuté mercredi soir, a été la dernière action d’envergure menée cette semaine.
A Agen, une visite de la FNSEA a été plus que tendue
Le déplacement du président de la FNSEA Arnaud Rousseau à Agen dans le Lot-et-Garonne, fief de la Coordination rurale, a été perturbé vendredi. La venue d’Arnaud Rousseau pour le Congrès national des producteurs de légumes a rencontré un accueil hostile de la part du CR47 : une cinquantaine de militants se sont rassemblés à la mi-journée devant les CRS postés devant les grilles du parc des expositions, où se trouvait le préfet du département. .
Dans une ambiance électrique, ils ont hué le patron de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire au niveau national, le laissant regagner son véhicule sous escorte policière. “Vous ne l’empêchez pas de sortir mais faites-lui voir qu’en Lot-en-Garonne, on est chez nous”, a déclaré à ses troupes Serge Bousquet-Cassagne, président (CR) de la Chambre d’agriculture. du département. Malgré les tentatives de blocage de son véhicule, Arnaud Rousseau a quitté le rassemblement en trombe.
Plusieurs entrées de la zone commerciale avaient été bloquées par des incendies de déchets, de lisier et de détritus.