L’accusé, Jordan Sobriel, n’a pas été reconnu coupable de tentative de meurtre. A cette annonce, Virginie se raidit aussitôt, la mâchoire serrée. Car elle a pourtant été tabassée par l’homme qui l’a violée, ce soir de septembre 2021. C’était à Boulazac-Isle-Manoire, en pleine rue, alors qu’elle rentrait chez elle après avoir débauché son travail dans le centre de Périgueux. . Il l’a pénétrée avec ses doigts et, alors qu’elle se débattait, l’a frappée à plusieurs reprises et a tenté de l’étrangler. Dix jours d’incapacité totale de travail (ITT) lui ont été prescrits.
« Une violence incroyable »
« La qualification de tentative de meurtre était vraiment discutable sur le plan juridique », regrette Me Nathalie Landon, qui a plaidé pour la victime. Mais le jury a retenu le deuxième crime dont l’accusé devait répondre, à savoir le viol. Et la peine maximale, requise par le procureur de la République, a été appliquée : trente ans d’emprisonnement.
A cette annonce, Virginie se détendit. Elle était presque au bord du mal-être : « Je ne m’en rends pas vraiment compte… Mais je suis soulagée », confiait cette mère de famille de 38 ans, qui a quitté le département parce que le délit avait perturbé son quotidien.
Marie-Dominique Boulard-Paolini, la présidente du tribunal, a justifié la sentence : « Le tribunal a constaté l’extrême gravité des faits, d’une violence inouïe, et d’une personnalité dangereuse et inquiétante. » M. Sobriel, un Martiniquais de 34 ans décrit comme dyssocial et asocial, avait déjà été condamné : pour enlèvement et séquestration, mais aussi pour trafic de drogue. Il était en couple au moment des faits et avait consommé ce soir-là un cocktail de cannabis et d’alcool.
Le condamné dispose de dix jours pour faire appel.