Poutine a confirmé, dans un bref discours diffusé à la télévision, qu’en réponse aux frappes de missiles occidentaux sur son territoire, la Russie avait tiré jeudi sur l’Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique appelé « Orechnik », qui était dans sa « configuration nucléarisée ». . Ce tir visait « un site du complexe militaro-industriel ukrainien », a-t-il précisé.
“Nous considérons que nous avons le droit d’utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations.”
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que la fusillade était l’acte d’un « voisin fou » qui utilise l’Ukraine comme « terrain d’essai » militaire.
Dans son discours à la nation d’une durée de moins de dix minutes, Vladimir Poutine a dénoncé les deux frappes menées ces derniers jours par l’Ukraine sur le territoire russe à l’aide de missiles ATACMS américains et britanniques Storm Shadow. “A partir du moment où (ces missiles ont été tirés sur la Russie), et comme nous l’avions souligné à plusieurs reprises (au préalable), le conflit provoqué par l’Occident en Ukraine a pris les éléments d’un (conflit) de nature mondiale”, a déclaré le président russe. . “Nous considérons que nous avons le droit d’utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations”, a ajouté Poutine.
Un « nouveau développement inquiétant »
Outre les missiles américains ATACMS, les Ukrainiens disposent donc de missiles de croisière franco-britanniques Storm Shadow/Scalp fournis par ces deux pays. L’Allemagne, sollicitée depuis longtemps pour fournir ses propres missiles de croisière Taurus, a catégoriquement refusé.
L’utilisation d’un tel missile pour frapper l’Ukraine constitue un « nouveau développement inquiétant », a commenté le porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
Avant même la confirmation de ce tir par Vladimir Poutine, le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé un événement « extrêmement grave » s’il était vrai. L’Union européenne et Londres avaient souligné que cela constituerait « une escalade » de la part de Moscou.
Moscou doit “reconsidérer” sa position sur l’implication “escalade” des soldats nord-coréens dans le conflit, a de son côté souligné le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.
C’est le déploiement de milliers de soldats nord-coréens pour affronter l’armée ukrainienne dans la région frontalière russe de Koursk qui a été avancé par les États-Unis pour faire évoluer leur position sur la question des frappes de missiles. Occidentaux sur le territoire russe.
Alertes nucléaires
L’attaque intervient au moment où les tensions sont à leur plus haut entre Moscou et l’Occident, l’approche du retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier étant anticipée comme un tournant. La Russie, qui a envahi l’Ukraine il y a près de trois ans, a multiplié ces derniers jours les frappes majeures en Ukraine et les avertissements contre les alliés de Kiev.
Moscou a particulièrement renforcé ses alertes nucléaires ces derniers jours. Selon sa nouvelle doctrine sur l’usage des armes nucléaires, rendue officielle mardi, la Russie peut désormais les utiliser en cas d’attaque « massive » d’un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, une référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis.
Ailleurs en Ukraine, 26 personnes ont été blessées lors de frappes à Kryvyï Rig, une ville située à environ 100 kilomètres au sud-ouest de Dnipro, selon le gouverneur Serguiï Lyssak.
Dans le même temps, l’armée russe continue de progresser dans l’est de l’Ukraine. Le ministère russe de la Défense a revendiqué jeudi la prise d’une petite ville proche de la ville de Kurakhové, dans l’est de l’Ukraine.
Les avancées russes sont particulièrement inquiétantes pour Kiev, qui craint d’être poussée à la table des négociations dans une position défavorable.