(Québec) Réduction du crédit d’impôt pour près de 200 000 travailleurs de 60 à 64 ans, plantation de 100 millions d’arbres et facture salée pour la tempête Débyvoici cinq choses à savoir sur la mise à jour budgétaire du gouvernement Legault.
Ménage en crédits d’impôt
Le gouvernement Legault s’était engagé à « examiner ses dépenses fiscales » pour réduire le déficit record de 11 milliards de dollars. Dans la mise à jour budgétaire, il cible les travailleurs âgés de 60 à 64 ans, qui perdront leur crédit d’impôt pour prolongation de carrière à compter de l’année d’imposition 2025. Il s’agit d’une perte qui peut aller jusqu’à 1 500 $ par année. 195 000 travailleurs seront touchés et perdront en moyenne 973 $. Le Québec en récupérera ainsi près de 220 millions par année. “L’âge d’éligibilité au crédit d’impôt pour prolongation de carrière sera relevé à 65 ans pour tenir compte de l’évolution du marché du travail et des départs à la retraite plus tardifs”, explique le ministère des Finances. La logique : l’objectif est de convaincre les Québécois de travailler au-delà de l’âge de la retraite, qui est maintenant de près de 65 ans, là où l’écart de taux de participation au marché du travail est plus grand entre le Québec et l’Ontario.
100 millions d’arbres seront plantés
Québec et Ottawa planteront 100 millions d’arbres dans les forêts publiques et privées d’ici sept ans pour lutter contre les changements climatiques. L’effort sera financé par le programme « 2 milliards d’arbres » promis par Justin Trudeau. Le gouvernement du Canada versera donc 220 millions pour « bonifier les efforts du gouvernement du Québec visant à accroître le reboisement, particulièrement les zones affectées par les perturbations naturelles et les sites improductifs ». Québec, pour sa part, ajoute 237 millions en travaux sylvicoles et accorde une aide financière de 100 millions sous forme de prêt aux entreprises de transformation du bois, qui souffrent actuellement en raison d’un différend commercial avec les États-Unis et d’un accès plus difficile au bois. la ressource en raison de l’impact des incendies de forêt historiques en 2023.
Le Québec améliore les suppléments de revenu de travail pour les prestataires de l’aide sociale
Le gouvernement Legault augmentera à 25 % le supplément au revenu de travail pour les assistés sociaux. Actuellement, une personne qui reçoit de l’aide sociale peut gagner 2 500 $ par année sans que ses prestations soient réduites. Ensuite, chaque dollar de salaire gagné est supprimé à 100 % de l’avantage. Avec cette mesure, on enlève 75%. L’objectif : lui permettre de conserver une part plus importante de ses revenus d’activité, et ainsi « favoriser l’insertion des personnes les plus éloignées du marché du travail » dans un contexte de pénurie de main d’œuvre, et « améliorer leur sécurité financière ». Ce n’est pas une grosse dépense pour l’Etat : 9,8 millions sur cinq ans.
De l’argent pour les sociétés de transports publics
Québec versera environ 880 millions de dollars aux entreprises de transport collectif pour combler une partie de leur déficit anticipé de 2025 à 2028. Dans son document budgétaire, le ministère des Finances déplore l’augmentation importante des « coûts d’exploitation » du transport collectif depuis plusieurs années, et souligne que les aides transitoires prendront fin en 2028, ce qui risque de faire grincer des dents dans plusieurs communes. Il appartiendra alors aux entreprises de transport de procéder à des économies et de réduire les coûts pour équilibrer leurs budgets. Le ministère souligne un rapport de la firme Raymond Chabot Grant Thornton commandé par le MTQ qui conclut que les entreprises de transport pourraient réduire leurs dépenses de 350 millions. Les experts suggèrent par exemple de sous-traiter les services de chauffeurs pour réduire les coûts, de modifier les clauses des conventions collectives, de réduire le nombre de bus en maintenance préventive ou en réserve et de regrouper certains services entre entreprises de transport.
Déby coûtera 250 millions
Les précipitations record causées par le passage de la tempête post-tropicale Debby ont laissé des traces sur le budget québécois, qui a dû débourser la somme de 250 millions. Ces sommes serviront à « venir en aide aux victimes et à reconstruire les infrastructures endommagées par les inondations survenues à l’été 2024 ». Québec ajoute maintenant 12 millions de dollars pour « améliorer la réponse aux inondations et aux catastrophes ».