Devant les maires, Barnier attaque les règles mais pas les coupes

Devant les maires, Barnier attaque les règles mais pas les coupes
Devant les maires, Barnier attaque les règles mais pas les coupes

C’est ce qu’on appelle dans les arts du spectacle mettre la pièce dans sa poche. Après avoir conclu le congrès des maires ce jeudi après-midi, Michel Barnier a fait rire la salle : «J’avais raison de venir.» Et d’ajouter au discours du président (LR) des maires de (AMF), David Lisnard, et de son premier vice-président adjoint (PS), André Laignel : “Je n’ai pas été choqué par ce que vous avez dit et je me retrouve beaucoup dans vos propositions, vos critiques et expressions de colère”, suscitant les applaudissements des édiles présents. Le locataire de Matignon devient alors chasseur d’étendards. Il n’a cependant pas changé de position quant à l’effort demandé aux élus locaux dans le cadre de la loi de finances 2025.

De 5 à 2 milliards d’euros : le Sénat a décidé de réduire l’effort des collectivités

Lire moins bavard

Attachement à « partenariat avec les territoires », comme titre du ministère qu’il a confié à Catherine Vautrin, Michel Barnier a jugé ce n’est pas “normal, ni juste de considérer les communes comme responsables du déficit”. Avant de s’engager” libérer leur potentiel et faciliter leur fonctionnement au quotidien « . Comment? Avec des lois moins bavardes, qui collent à des objectifs généraux

« Nous examinerons texte par texte, règle par règle, là où la France a trop transposé les directives européennes, et pas seulement dans le secteur agricole. Nous éliminerons ces surtranspositions [afin] mettre fin à l’inflation réglementaire qui sévit à Bruxelles et dans notre pays », a promis le Premier ministre.

Il a donc demandé à toutes les administrations de proposer des lois d’orientation, des lois-cadres, qui fixent des objectifs, et non des moyens, mais aussi d’intégrer les effets sur les collectivités locales et les PME dans les études d’impact des textes législatifs. Ce n’est pas tout : le Conseil d’État évaluera et simplifiera le patrimoine réglementaire. Une demande historique des maires qui dénoncent sans cesse des coûts excessifs.

Collectivités locales : Gabriel Attal réclame « un plan de simplification » pour réduire les « normes obsolètes »

Construisez des maisons et des usines

Michel Barnier a ainsi confirmé que le transfert des services d’eau et d’assainissement vers les intercommunalités à partir du 1er janvier 2026 ne sera plus obligatoire. Il a surtout promis d’adapter la politique d’artificialisation nette zéro (ZAN) des terres, sans abandonner l’objectif 2050 en matière de catastrophes naturelles. Et pour cause, il faut continuer à construire des logements et des usines, comme le lui a dit le Sénat début octobre.

La Chambre haute est certainement très écoutée. Le Gouvernement soutiendra son projet de loi visant à établir une trajectoire de réduction de l’occupation des sols en concertation avec les élus locaux (TRACE). « Nous devons penser en termes de trajectoire plutôt qu’en termes de date exacte » a insisté le locataire de Matignon. Puis l’échéance de novembre 2025 pour les SRADDET dans chacun des conseils régionaux est passée.

Pour autant, Michel Barnier n’oublie pas le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC), présenté fin octobre, réitérant son credo : « La prévention coûte moins cher que la réparation « . Et d’annoncer l’ouverture d’un chantier” difficile » : assurance et réassurance des biens publics face aux crises violentes.

Un « fond de territoire »

Après ces premières annonces, le Premier ministre est revenu sur le contexte budgétaire : “Je connais vos inquiétudes et je ne pointerai pas du doigt les communautés.” Le recentrage du Fonds de compensation de la TVA (FCTVA) sur les dépenses d’investissement – ​​800 millions d’euros d’économies attendues – ne sera pas rétroactif.

“Ce ne serait pas juste pour les investissements que vous faites”

Michel Barnier commente également le mécanisme de précaution. N’oubliez pas que cela implique de réserver des fonds pour, à terme, renforcer les mécanismes locaux de précaution et de péréquation. Autrement dit, contribuer à un fonds national destiné à venir en aide aux élus locaux qui rencontrent des difficultés ponctuelles. Le gouvernement entend ainsi récupérer 3 milliards d’euros. Pour ce faire, elle prévoit de prélever 2% aux élus locaux, dont les recettes de fonctionnement dépassent les 40 millions d’euros.

Le Premier ministre a maintenu sa volonté de « contenir ces dépenses de fonctionnement », parce qu’ils contribuer au déficit public », De plus «Cet argent reviendra aux Communes qui seront collectés». « L’inverse n’aurait pas été juste » il a insisté. Parallèlement, les dotations de l’État seront versées à un « fonds territorial » à partir du 1er janvier 2025.

Les élus restent « plus que leur faim »

A l’issue de cette prise de parole qui a duré près d’une heure, les dirigeants de l’Association des Maires de France «Je suis plus que satisfait». Ouvrière du bâtiment (LR) de Lampertheim (Bas-Rhin) et secrétaire générale de l’AMF, Murielle Fabre a certainement ressenti le désir de Michel Barnier de leur “atteindre” et le leur “retour [leur] capacité d’agir”, mais j’aurais aimé l’entendre sur l’autonomie fiscale et financière.

Une demande historique des élus locaux, à commencer par André Laignel. “Le Premier ministre a été gentil, mais rien n’a été annoncé financièrement” regrette l’édile municipal d’Issoudun (Indre). Au Sénat d’inverser la tendance la semaine prochaine avec l’arrivée du budget du gouvernement.

 
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