« Les consommateurs ressentent l’inflation différemment »

« Les consommateurs ressentent l’inflation différemment »
« Les consommateurs ressentent l’inflation différemment »

Aaziz Oulmoudne

Économiste

Couvrant un panier fixe comprenant 546 articles et 1.391 variétés, l’IPC a augmenté de 0,9% au cours des cinq premiers mois de l’année. Selon Aaziz Oulmoudne, économiste et expert, la hausse des prix devrait se poursuivre en juin à des niveaux supérieurs à la moyenne des cinq derniers mois.

Sur un an, l’indice des cinq premiers mois de l’IPC a augmenté de 0,9% par rapport à la même période de 2023. Comment lisez-vous cette hausse ?

Cette évolution reflète essentiellement la hausse de 0,4% du prix des produits alimentaires à prix volatils avec notamment des hausses de prix de 0,3% pour les produits alimentaires et boissons non alcoolisées, et de 2,3% pour les boissons alcoolisées et non alcoolisées. le tabac. Pour les produits non alimentaires, la hausse est de 1,2%. Pour rappel, la croissance de l’indice des prix à la consommation (IPC) mesure la variation annuelle en pourcentage de ce dernier afin de déterminer le taux d’inflation.

Ce taux reflète l’évolution subie par les prix payés par le consommateur moyen au cours d’une période donnée lors de l’achat de biens et de services. Évidemment, le panier de biens et services sur lequel nous basons les calculs évolue avec le temps, en raison des changements dans les habitudes de consommation. Une croissance de l’IPC, sans croissance des revenus, entraîne inévitablement une réduction du pouvoir d’achat. Parfois, les statistiques officielles nous font état d’une baisse ou d’une hausse des prix, mais ce n’est pas forcément ce que l’on ressent étant donné que l’inflation est ressentie différemment par les consommateurs et les ménages.

Dans quelle mesure le sentiment augmente-t-il l’inflation ?

La citation de Schwartzenberg rime parfaitement avec ce scénario : « les statistiques sont vraies sur la maladie et fausses sur le patient ; ils sont vrais en ce qui concerne les populations et faux en ce qui concerne les individus. En effet, les produits et services répertoriés ne représentent pas une consommation personnelle.

De plus, la pondération des biens et services dans le panier ne correspond pas aux habitudes de consommation de chacun. Le pouvoir d’achat des ménages est affecté par une hausse des prix à la consommation, malgré une hausse de l’inflation de 0,9 %.

En fait, cette augmentation a conduit à une inflation perçue par les consommateurs supérieure à l’inflation mesurée. Cela s’explique par le fait que les ménages accordent une attention accrue à leurs achats réguliers. Ces dernières années, les prix de l’alimentation, de l’essence et des transports, entre autres, ont augmenté plus que l’inflation moyenne.

Avec la période de forte consommation de l’Aïd-Al Adha qui coïncide avec le mois de juin, faut-il s’attendre à une hausse de l’indice pour ce mois, notamment concernant les produits alimentaires et non alimentaires ?

En termes de perspectives, la hausse des prix devrait se poursuivre en juin à des niveaux supérieurs à la moyenne des cinq derniers mois. Les effets de la sécheresse, les changements dans les habitudes de consommation pendant la période des vacances, ainsi que l’arrivée de Marocains du monde entier devraient encore accroître les incertitudes concernant l’inflation.

Yassine Sabre / Inspirations ECO

 
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