Par
Souleymane Loum
| il y a 14 minutes
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Depuis que Benjamin Netanyahu a démontré sur le terrain son refus catégorique de négocier la paix avec les Palestiniens (une attitude également prouvée par des fuites de documents) et que les États-Unis, de manière très hypocrite, bloquent systématiquement toute résolution de l’ONU (ils ont placé leur 4ème veto en novembre 20), il ne reste plus que le chéquier pour faire semblant de sauver les otages israéliens. Netanyahu les aurait laissés entre les mains du Hamas, raison pour laquelle il a limogé son fidèle ministre de la Défense Yoav Gallant. Mais il y a des limites à l’inhumanité du Premier ministre israélien : aussi insensible et cynique soit-il, impossible de dormir avec le bruit des familles des otages.
Il reste 97 Israéliens (dont 34 morts) détenus par des combattants palestiniens à Gaza, et comme Netanyahu n’a aucune envie de négocier avec ses ennemis qu’il a déjà condamnés à mort, il attire les Gazaouis avec de l’argent, beaucoup d’argent. On a dit que ces millions de dollars ne pouvaient avoir qu’un effet sur cette population privée de nourriture par Tsahal. L’étrangemarcher» de « Bibi » : Une récompense de 5 millions de dollars pour chaque Palestinien qui ramènerait un otage israélien…
Ce n’est pas tout, suggère-t-il”un moyen sûr pour lui et sa famille de sortir» de Gaza. Netanyahu a fait cette étrange proposition dans un message vidéo diffusé mardi 19 novembre au soir et filmé depuis le couloir de Netzarim, zone tampon créée par l’armée israélienne et qui sépare le nord de la bande de Gaza du reste de l’enclave.
Mais attention,quiconque ose s’en prendre à nos otages est considéré comme mort. Nous allons te poursuivre et t’attraper», a déclaré le Premier ministre. Il a sorti la carotte, sachant qu’il y avait très peu de chances que les Palestiniens mordent, mais avec Netanyahu, le bâton n’est jamais loin.
Comme on pouvait s’y attendre, son offre a suscité l’indignation ; la mère de Matan Zangauker, l’un des prisonniers à Gaza, a dénoncé un premier ministre à CNN”qui vend la vie des otages (…). Quand telle est la stratégie du Premier ministre, je comprends qu’il n’a pas l’intention de sauver les otages, qu’il continuera à tergiverser et qu’il compte les sacrifier, ainsi que les soldats, sur l’autel de ses considérations politiques.».
Netanyahu sait qu’il n’a aucune crédibilité sur cette question, il sait qu’il n’assurera pas la sécurité qu’il a promise aux électeurs en 2022, cela ne l’empêche pas de continuer à les mystifier. “Nous nous efforçons également de localiser les otages et de les ramener. Nous n’abandonnerons pas. Nous continuerons à le faire jusqu’à ce que nous les ayons tous trouvés : les vivants et les morts.», insiste-t-il dans son message.
C’est la quatrième fois depuis le début du conflit que l’équipe de Netanyahu filme des vidéos du Premier ministre dans la bande de Gaza. C’est la première fois que ces films sont tournés au cœur de l’enclave, comme un affront à la mémoire de Yahya Sinouar, le leader du Hamas tué par Tsahal, comme si Netanyahu voulait signifier pour les Palestiniens, pour le monde arabe, pour le monde entier qui est désormais le maître absolu de ces terres…
Il peut faire ce qu’il veut, aussi longtemps qu’il veut, ce qui est sûr c’est que tôt ou tard les canons se tairont, son armée devra s’arrêter lorsqu’elle aura tué et détruit tout ce qu’elle pouvait. Et c’est là que vont commencer les ennuis de Netanyahu. Il ne pourra pas annuler tous ses procès pour corruption pour atteintes graves à la sécurité lors de l’attentat du 7 octobre 2023.
Deux choses attendent Netanyahu lorsque les armes ne parleront plus : la prison en Israël pendant de nombreuses années ou la fuite à l’étranger, mais il devra faire attention à choisir un pays où il ne pourra pas être extradé. Ce « petit paradis » doit aussi lui offrir la garantie que le mandat d’arrêt de la CPI (Cour pénale internationale), émis jeudi, ne s’abattra pas sur lui. Voyons à quel point la Cour pénale internationale a ruiné la vie du président russe Vladimir Poutine…
Ce qui attend « Bibi » est un long purgatoire, suffisamment long pour lui laisser suffisamment de temps pour méditer sur les dommages qu’il a causés aux Palestiniens.
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