Le Réseau de transport de la capitale (RTC) recevra une aide gouvernementale de 37,8 millions de dollars pour l’aider à compléter son budget d’ici 2028. Pour la seule année 2025, l’enveloppe sera de 12,1 millions de dollars.
Ces sommes, négociées de longue date, étaient déjà connues et budgétisées dans les prochains exercices du RTC. Ils ont été confirmés jeudi, dans la mise à jour économique du gouvernement du Québec, à l’intérieur du budget total réservé aux entreprises de transport de la province.
Quelque 879,6 millions seront déboursés entre 2025 et 2028 pour les entreprises de transports publics.
Ce qui a fait sursauter le maire de Québec, « déçu » de la proportion réservée à la capitale nationale.
« Cela représente 4 %. C’est décevant. Si c’est juste ça pour le Québec, il me semble que ce n’est pas la proportion de ce qu’on représente», a déploré Bruno Marchand, à la sortie d’une rencontre avec d’autres maires de la Communauté métropolitaine de Québec.
« Nous n’obtenons pas d’équité par rapport à notre population. La région mérite et a besoin [de plus].»
— Bruno Marchand, maire de Québec
La région de Québec peut encore « faire mieux » en matière de transport collectif, soutient-il. « Mais pour cela, il faut des moyens », insiste-t-il, se gardant bien de faire référence au tramway.
Pour un changement de la « clé de distribution »
La « clé de répartition » utilisée pour séparer les fonds entre les différentes entreprises de transport reste un « enjeu » pour le maire Marchand. Les montants sont répartis selon l’utilisation des différents services, dans les différentes régions.
Les villes qui offrent plus de services à une population plus nombreuse et utilisant davantage les transports en commun, comme Montréal, se retrouvent « favorisées ».
«Il faudra changer la clé de répartition», défend le maire de Québec.
Le budget 2025 du RTC est terminé. Mais d’ici 2028, il lui manquera près de 47 millions de dollars. Bruno Marchand demande déjà une révision des tracés au RTC.
Mais pour le reste, « il n’y aura pas de magie », prévient-il. Même en cas de suppression de services, « tout sera sur la table ».
Une chose est sûre cependant.
« Il ne fait aucun doute que les nouveaux services qui verront le jour [de 2025 à 2028] être remis en question. Nous n’avons pas imposé de taxe sur l’enregistrement pour garantir que les gens paient pour combler le déficit total. Ce n’est pas négociable », a-t-il réitéré.
En début de semaine, il a promis que la majorité – plus de la moitié – des sommes récoltées grâce à la taxe d’immatriculation serait réinvestie dans la fourniture de services aux usagers.
Pas une « récompense pour le mauvais élève »
De son côté, le chef de l’opposition officielle s’est félicité jeudi des sommes allouées au RTC dans la mise à jour économique du ministre des Finances, Éric Girard. Avec juste un bémol.
«Notre souci, c’est que cela ne soit pas reçu par le RTC comme une récompense du mauvais élève», a illustré Claude Villeneuve, en référence aux audits indépendants commandés par le gouvernement, dans lesquels le Québec se classe en queue de peloton pour sa performance économique. .
«Nous recevons de l’argent du gouvernement du Québec, mais le corollaire, c’est que nous faisons le travail pour que nos affaires soient les plus serrées possibles, les mieux gérées possibles. J’invite le RTC à faire ses devoirs pour démontrer qu’il mérite cet argent.
Dans ce qu’elle qualifie de « crise » dans les transports en commun, la cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, a regretté que le gouvernement Legault ne lui réserve que des « miettes ».