l’essentiel
Grand espoir national au poste de deuxième ligne, l’Ariégeois Clément Vergé (23 ans) peine à trouver du temps de jeu en ce début de saison (3 matches). Convaincu que le travail paie, il est prêt à saisir sa chance ce week-end. En fin de contrat à la fin de la saison, il évoque également son avenir dans le monde du rugby, mais envisage également son envie de devenir un jour professeur des écoles.
Cette pause de deux semaines vous a-t-elle servi à quelque chose après un long bloc de neuf matchs consécutifs ?
Oui, ça fait du bien de couper, de voir autre chose. Je suis rentrée en Ariège pour voir ma famille et ça fait du bien de laisser le corps se régénérer. Il est maintenant temps de partir.
Avez-vous suivi les matchs des Bleus ?
Oui bien sûr. C’était cool, de belles victoires et ce qu’ils ont fait contre la Nouvelle-Zélande était très fort.
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Personnellement, cette saison vous avez disputé trois matches (dont 1 en tant que titulaire), en êtes-vous satisfait ou au contraire, y a-t-il un peu de frustration ?
J’aurais aimé jouer plus, voire beaucoup plus, c’est sûr. Mais j’essaie de relativiser en me disant que si je n’ai pas joué, c’est parce qu’il y avait des raisons et que j’avais besoin de m’améliorer. Maintenant que je suis un peu sur le terrain et que j’ai un peu plus de temps de jeu, je dois montrer que j’ai envie d’y rester.
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La saison dernière, vous avez participé à 14 matchs de Top 14 et vous avez eu l’occasion de voir ce qu’on attend de vous au plus haut niveau. Quels sont les domaines sur lesquels vous souhaitez progresser ?
Je pense que je dois être plus régulier dans mes matchs. Et je dois être capable d’exprimer mon jeu et que tous les curseurs que nous attendons au poste de deuxième ligne soient très hauts. Je ne veux plus jouer des matchs « neutres ». Cela ne sert à rien de briller un samedi et de revenir à la normale la semaine suivante. Je veux être régulier au plus haut niveau, et pour jouer à Toulouse, il n’y a pas le choix.
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Vous avez goûté votre première finale de Top 14 la saison dernière (contre l’UBB, 59-3), est-ce déjà le meilleur souvenir de votre carrière ?
Disons que j’avais déjà un très bon souvenir lors de notre premier titre de champion de France juniors, la première année. C’était vraiment incroyable et c’était mon premier titre. Mais le Brennus est fou car tout est décuplé. On en rêve depuis qu’on est petits, ce qu’on regarde à la télé. Mais quand tu réalises que tu es là et que tu le vis… C’est fou. Il y a deux ans, j’ai joué cinq matches et on regardait la finale depuis les tribunes. Je me suis dit « putain, ce serait génial si un jour je pouvais en jouer un ». Et l’année suivante, j’ai la chance d’être là. C’était tellement cool.
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Dernièrement, votre nom est revenu plusieurs fois sur votre avenir, qui doit être assez nouveau pour vous… (selon nos informations, le MHR, l’UBB et Pau se sont montrés intéressés pour accueillir Clément Vergé dont le contrat avec Toulouse se termine en fin de saison). Comment avez-vous vécu cela ?
J’essaie d’en discuter avec ma famille et surtout de le voir de manière positive. Si on relativise un peu, j’ai quand même la chance de dire que j’ai des clubs qui sont intéressés, ce qui est gratifiant. D’autant que dans le rugby professionnel, il y a de plus en plus de gars qui se retrouvent sans contrat chaque saison. Je me dis que j’ai quand même de la chance. Ce n’est pas facile à gérer mais ça fait partie de la vie d’un rugbyman professionnel, il faut juste l’accepter.
Et au fait, pouvez-vous y faire face ?
(Il réfléchit) Oui, on va dire que c’est un cercle vertueux. Si on est bon sur le terrain, on aura des sollicitations et on sera exposé. Il suffit de le voir de manière positive.
Êtes-vous toujours en négociations avec le Stade Toulousain pour une éventuelle prolongation ?
C’est en cours, oui, nous parlons. Pour l’instant rien n’est encore joué, ni avec Toulouse, ni ailleurs. Je me donne le temps de réfléchir. Ce que je veux, c’est jouer au rugby et progresser. Je suis au début de ma carrière donc… Pour moi l’important c’est de jouer au rugby, peu importe où je serai l’année prochaine, ce que je veux c’est jouer au rugby.
En dehors du terrain, vous suivez un master d’enseignant des écoles (MEEF)…
A vrai dire, ce n’est pas facile. J’ai mis cinq ans pour obtenir mon diplôme (deux ans de biologie et une L3 pour préparer le master de pédagogie scolaire) et le master est le même, j’ai des horaires adaptés à la formation. C’est encore plus difficile d’étudier depuis que je suis devenu professionnel. Je vais en cours entre deux et quatre heures par semaine donc forcément les années sont longues à valider. Ce n’est pas facile à suivre mais j’aime ça et ce n’est pas « par cœur ». Là, il s’agit plutôt de réfléchir à la façon dont on peut aider les enfants à progresser, par exemple. C’est moins dur que lorsque j’étais en école de biologie, où par exemple je devais apprendre toutes les plantes par cœur, en latin et en français (sourire).
Est-ce que travailler avec des enfants serait important pour vous plus tard ?
Quand j’étais petite, je voulais être médecin… Ma mère rirait si elle me voyait dire ça, parce que je n’aimais pas le sang (sourire). Ensuite j’ai voulu faire de la kiné ou de l’ostéopathie mais avec le rugby c’était compliqué. Cela dit, comme j’avais un bac S, je n’avais pas envie de changer complètement de voie. J’ai donc fait une licence de biologie pour voir où les choses allaient et ça m’a permis d’intégrer ce master pour être professeur des écoles, c’est un métier passion, j’aime ça, c’est prenant. Et je trouve intéressant de suivre un cours en septembre et de le voir progresser jusqu’en juin. Se dire qu’on est utile aux enfants, c’est cool.