La ville de Dnipro, dans l’est de l’Ukraine, a été touchée ce jeudi 21 novembre par un missile balistique intercontinental, dont Kiev accuse Moscou d’être à l’origine.
C’est la première fois que cette arme est utilisée par Moscou, même si le missile n’était pas équipé d’une tête nucléaire.
TF1info fait le point sur ces accusations venues d’Ukraine.
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Guerre en Ukraine : mille jours depuis l’invasion russe
C’est la première fois dans la guerre en Ukraine. Kiev a accusé la Russie d’avoir lancé jeudi 21 novembre un missile balistique intercontinental sur son territoire. La frappe a touché la ville de Dnipro, selon un communiqué publié par l’armée ukrainienne. Une nouvelle phase dans ce conflit dans lequel la Russie semble utiliser des armes de plus en plus puissantes.
Une autonomie de plusieurs milliers de kilomètres
La grève aurait eu lieu jeudi à l’aube, « entre 5h00 et 7h00», destiné à « entreprises et infrastructures critiques » de Dnipro, dans le centre-est de l’Ukraine. Le missile aurait été lancé “de la région d’Astrakhan en Russie”dans le sud du pays, indique l’armée ukrainienne.
Cependant, peu de dégâts ont été détectés. Seules deux personnes ont été blessées, selon les autorités régionales, sans que l’on sache exactement quelle était l’origine de la frappe. Lors de cette attaque, huit autres missiles conventionnels ont été lancés, dont six ont été détruits par le système anti-aérien ukrainien. Les investigations se poursuivent pour clarifier la situation sur place.
Aucun missile intercontinental n’avait encore été utilisé dans ce conflit : “C’est la première fois” à partir de 2022, confirme l’armée de Kiev. Ce type d’arme a une portée de plusieurs milliers de kilomètres. Il peut être équipé d’une charge nucléaire ou conventionnelle. Mais jeudi, l’Ukraine a apparemment évité le pire “évident” que le missile utilisé ne transportait pas de charge nucléaire, a indiqué à l’AFP une Source au sein de l’armée de l’air ukrainienne.
Une nouvelle doctrine nucléaire russe
Ces derniers mois, la défense russe a procédé à plusieurs tests de ces missiles intercontinentaux. La dernière en date s’est produite début novembre, il y a à peine deux semaines. Tout s’est ensuite déroulé sans encombre.
Cet épisode marque une nouvelle escalade ce jeudi, alors que la Russie a déclaré préparer une réponse. “approprié” à l’utilisation par l’Ukraine de missiles occidentaux sur le territoire russe, que Moscou avait qualifié de ligne rouge.
Selon la nouvelle doctrine sur l’emploi des armes nucléaires, officialisée mardi, la Russie pourra désormais les utiliser en cas d’attaque. “massif” venant d’un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, une référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis. Le Kremlin a cependant assuré que la Russie le ferait « effort maximal » pour éviter un conflit nucléaire, disant qu’il l’espérait “autres pays” aurait «cette attitude responsable».
Un nouvel exemple de comportement immoral et irresponsable
Porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer
Volodymyr Zelenskyj a réagi promptement en accusant « voisin fou » La Russie va utiliser l’Ukraine comme “un banc d’essai”. Selon le président ukrainien, c’est un missile intercontinental qui a touché son pays : « Toutes ses caractéristiques, vitesse et altitude, sont celles d’un missile balistique intercontinental. L’évaluation est en cours »» a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur X. Cette attaque inédite le prouve « Comme Vladimir Poutine a peur »a-t-il estimé.
Plusieurs pays occidentaux ont également réagi. Londres était indignée, l’appelant“irresponsable” Une action présumée de Moscou, a déclaré jeudi le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer. « Les informations en provenance d’Ukraine sont profondément inquiétantes. Si cela était vrai, cela constituerait un nouvel exemple de comportement immoral et irresponsable qui marquerait une escalade de la part de la Russie. »a-t-il déclaré aux journalistes.
Enfin, pour la Commission européenne, cet épisode représente « une nette escalade » du conflit, même sans charge nucléaire. Ce serait un changement « quantitatif et qualitatif »a expliqué un porte-parole, accusant la Russie de “jouer” avec la menace nucléaire.
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Le Kremlin n’a fait aucun commentaire sur ce lancement de missile. En pleine conférence de presse, le porte-parole de la diplomatie russe a été interrompu par un appel téléphonique. A l’autre bout du fil, une voix grave lui ordonne de ne pas aborder le sujet, comme le montre la vidéo diffusée par LCI au début de cet article : “En ce qui concerne l’attaque au missile balistique contre l’usine de Yuzhmash (près de Dnipro, ndlr)dont les Occidentaux ont commencé à parler, il ne fait aucun commentaire.» Même Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a garanti que ce n’était pas le cas. «rien à dire sur ce sujet».