Samuel Chabré, le fils de François, qui travaille également au tiers-lieu de la Martinière, a décidé de faire connaître la situation.
«Hier, j’ai vu mon père pleurer dans la cuisine avec un morceau de papier à la main. » C’est par ces mots que Samuel Chabré commence un texte qu’il a publié sur les réseaux sociaux il y a quelques jours. Un témoignage dans lequel il partage le désarroi de son ancêtre, qu’il a vu « crier et pleurer de rage et d’humiliation » lorsqu’il a appris la pension à laquelle il pouvait prétendre. UN poste ce qui a rapidement suscité des réactions. Au point d’inciter le jeune homme à créer un site Internet (recourspaysan.fr) pour débattre plus largement autour de ce type de situations du monde agricole (liées au handicap, au taux de retraite, etc.) et les faire connaître. « Nous sommes assez convaincus que, collectivement, nous pouvons faire bouger les choses », affirme-t-il, précisant avoir contacté un avocat parisien pour éventuellement donner suite à certains dossiers. Un collectif se structure également.
« Heureusement, nous faisons partie des gens qui ont suffisamment de logements, mais sinon, que ferait mon père ? », demande Samuel Chabré. « Nous allons nous battre, c’est une question de survie. »
Pour le professionnel, ce cas précis illustre en réalité des enjeux de société bien plus profonds. « On meurt la bouche ouverte quand on travaille. Et cela touche toutes les couches de la société. Où est l’État ? Elle doit protéger tous ces gens qui travaillent dur, qui sacrifient leur santé pour leur travail et qui sont souvent les moins bien payés. Ceux qu’on jette à la casse. Nous voulons juste un revenu décent et nous ne voulons pas mendier. On parle actuellement d’un budget d’austérité, c’est dommage. Rien n’est écrit que c’est la société que nous voulons. »