Au Brésil, des incendies extraordinaires brûlent la plus grande zone humide du monde

Au Brésil, des incendies extraordinaires brûlent la plus grande zone humide du monde
Au Brésil, des incendies extraordinaires brûlent la plus grande zone humide du monde

ENVIRONNEMENT – Fourmiliers, loutres géantes, jaguars, tatous, paresseux… Ces animaux vivent tous dans une réserve de biodiversité, la plus grande zone humide de la planète, le Pantanal, au sud de l’Amazonie. Une zone située à cheval sur le Brésil, le Paraguay et la Bolivie, et qui est en proie aux incendies avant même le début de la saison sèche. Le record d’incendies pour le mois de juin a déjà été battu.

Du 1er janvier au 20 juin, l’Institut brésilien de recherche spatiale a enregistré 2 628 foyers dans le Pantanal, soit plus qu’au premier semestre 2020, l’année s’étant terminée avec le plus grand nombre d’incendies jamais enregistré dans ce biome.

Les incendies criminels accentués par le changement climatique

« Tout porte à croire que nous sommes confrontés à un autre événement climatique extrême, qui nous fait craindre pour l’avenir du biome dans les mois à venir, lorsque la sécheresse aura atteint son paroxysme »s’inquiète Claudio Angelo, membre du collectif d’ONG Observatoire du climat, auprès de l’AFP.

Paulo Artaxo, physicien, professeur à l’Université de São Paulo et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) explique le contexte qui favorise ces départs d’incendie : « Le Pantanal, comme toute la région centrale du Brésil, connaît cette année l’une des pires sécheresses de l’histoire causée par le changement climatique. » Avant de préciser : « Mais même si nous avons constaté une forte réduction des précipitations, il est important de souligner que la plupart de ces incendies sont des incendies criminels. Ils nuisent gravement à l’écosystème”.

Par ailleurs, Paulo Artaxo rappelle que ces incendies sont aggravés par l’expansion des terres consacrées aux cultures et à l’élevage dans la région.

Sécheresse après les pluies torrentielles du mois de mai

Pour atténuer les effets de ces incendies dévastateurs, le chercheur exhorte les autorités brésiliennes à appuyer fort sur la pédale d’accélérateur. ” Nous devons mobiliser la police fédérale, l’armée, tous les moyens dont dispose le Brésil pour dissuader les incendies criminels, qui constituent des délits environnementaux. Il est possible d’effectuer des contrôles en définissant des zones prioritaires, où la propension à ces incendies criminels est plus élevée », poursuit celui qui craint pour l’avenir du Pantanal.

Le Brésil a déjà été frappé par une catastrophe climatique sans précédent en mai, lorsque des inondations provoquées par de fortes pluies ont tué plus de 170 personnes dans le sud du pays.

“Après les fortes pluies, nous aurons la sécheresse, probablement en Amazonie et dans le Pantanal (…)”, a déclaré la ministre brésilienne de l’Environnement, Marina Silva, le 5 juin, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement. Des événements extrêmes auxquels elle attribue « combinaison de phénomènes météorologiques comme El Niño et d’une intensification du changement climatique ». Le tout avec des conséquences désastreuses pour la planète.

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