19.11.2024, 17:53
L’Ukraine a appelé mardi à des “mesures décisives”, au lendemain de la publication d’un rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) affirmant avoir découvert des gaz lacrymogènes interdits dans des échantillons fournis par Kiev, ce que Moscou accuse.
“Nous appelons nos partenaires à prendre des mesures décisives pour arrêter l’agresseur et traduire en justice les responsables des crimes commis”, a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« L’utilisation par la Russie de produits chimiques interdits sur le champ de bataille démontre une fois de plus le mépris chronique de la Russie à l’égard du droit international », a-t-il poursuivi.
La Russie a de son côté dénoncé une « collecte frauduleuse et hautement discutable de preuves matérielles » par les experts de l’OIAC.
Des preuves matérielles ?
Leur rapport “ne contient pas de données standard sur le lieu, la date et les circonstances dans lesquelles les experts de l’Organisation ont obtenu les ‘preuves matérielles'”, a critiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Sans nier formellement l’utilisation de ce gaz par ses forces, Moscou a assuré avoir fourni “à plusieurs reprises des preuves techniquement et scientifiquement étayées” de l’utilisation de substances chimiques par les troupes ukrainiennes.
Lundi, l’organisation basée à La Haye, aux Pays-Bas, a annoncé avoir découvert des gaz lacrymogènes anti-émeutes CS dans des échantillons fournis par l’Ukraine, en provenance de la région centre-est de Dnipropetrovsk.
Cependant, la Convention sur les armes chimiques interdit l’utilisation d’agents anti-émeutes, y compris le gaz CS, « comme moyen de guerre ».
Il ne volait pas
C’est la première fois que l’utilisation de gaz anti-émeute est confirmée dans des zones où se déroulent des combats en Ukraine, selon l’OIAC, qui souligne toutefois que son rapport “n’a pas tenté d’identifier la Source ou l’origine du gaz toxique”. chimique’.
Le gaz CS, qui n’est pas mortel, provoque une irritation sensorielle.
Le Royaume-Uni et les États-Unis ont déjà accusé la Russie d’utiliser de la chloropicrine, un agent toxique, et des agents anti-émeutes contre les troupes ukrainiennes, en violation de la Convention sur les armes chimiques.
La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement d’utiliser des armes chimiques depuis l’invasion russe il y a mille jours.
Le directeur général de l’OIAC, Fernando Arias, a “exprimé sa profonde préoccupation” lundi, rappelant que les Etats membres de l’OIAC, dont la Russie et l’Ukraine, “s’engagent à ne pas développer, produire, acquérir, stocker, transférer ou utiliser d’armes chimiques”.