Un câble sous-marin coupé en mer Baltique, la Russie soupçonne…

Un câble sous-marin coupé en mer Baltique, la Russie soupçonne…
Un câble sous-marin coupé en mer Baltique, la Russie soupçonne…

Mise à jour le 20/11/2024 à 16h00 : Après la rupture d’un deuxième câble en mer Baltique en moins de 24 heures, les enquêtes suédoises et finlandaises se poursuivent pour déterminer l’origine du « sabotage ». Les forces de défense danoises ont annoncé ce mercredi suivre un bateau chinois, le Yi Peng 3. Le vraquier, construit en 2001 et propriété de la société chinoise Ningbo Yipeng Shipping Co, a passé la nuit de mardi à mercredi, arrêté dans le Kattegat, entre Danemark et côte ouest de la Suède. Le Yi Peng 3 se trouvait à proximité de la zone où le câble « C-Lion1 », reliant la Finlande et l’Allemagne, a été endommagé lundi.

Peu après 4 heures du matin ce lundi 18 novembre, une « panne » a été détectée au niveau du câble sous-marin C-Lion1 qui relie la Finlande à l’Allemagne. “Les détails de la panne ne sont pas encore connus et font actuellement l’objet d’une enquête », a indiqué l’opérateur télécom finlandais Cinia qui exploite cette infrastructure.

Le câble en question a été coupé en mer Baltique, dans la zone économique exclusive suédoise, à l’est de la pointe sud d’Öland, à environ 700 km d’Helsinki, la capitale de la Finlande. Des mesures correctives ont été mises en place et un navire de réparation s’est rendu sur place.

Alors que ” le délai de réparation des câbles sous-marins est généralement compris entre 5 et 15 jours », Cinia se veut confiante dans sa capacité de résilience. L’opérateur rappelle, dans un communiqué, que « Les connexions de télécommunications internationales de la Finlande sont assurées par plusieurs routes » et ne dépendent pas d’un seul câble.

Sabotage simultané d’un câble voisin

Lancé en 2016, C-Lion1 est un câble sous-marin de 1 173 km de long qui relie les réseaux de télécommunications d’Europe centrale à la Finlande et à d’autres pays nordiques.“Pour l’instant, il n’est pas possible d’évaluer la raison de la rupture du câble, mais ce type de rupture ne se produit pas dans ces eaux sans impact extérieur”, dit Cinia.

La Finlande paie-t-elle pour son adhésion à l’OTAN ? L’idée du sabotage est, en tout cas, dans toutes les têtes. Quelques heures plus tard, l’opérateur suédois Telia signalait, dans la même zone de la mer Baltique, le tronçon d’un autre câble sous-marin de télécommunications, reliant cette fois la Lituanie à la Suède. “ Les deux câbles se croisent sur une superficie de seulement 10 mètres carrés”a indiqué un porte-parole de Telia.

La mer Baltique a connu d’autres « incidents » dans un passé récent. En septembre 2022, le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne explosait. Survenant peu après le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les deux belligérants ont été à leur tour impliqués sans que l’affaire soit éclaircie.

Un an plus tard, un autre gazoduc sous-marin, situé entre la Finlande et l’Estonie, a dû être fermé après des dommages causés par l’ancre d’un cargo chinois. Il n’a pas été possible de déterminer si les dommages causés étaient accidentels ou intentionnels.

Les câbles sous-marins, un enjeu de résilience

Cette fois, les soupçons se tournent vers la Russie. Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, Annalena Baerbock, et de Finlande, Elina Valtonen, ont déclaré : profondément préoccupé ». « Le fait qu’un tel incident fasse immédiatement soupçonner des dommages intentionnels en dit long sur l’instabilité de notre époque. »

Pour les deux ministres«Notre sécurité européenne n’est pas seulement menacée par la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, mais aussi par une guerre hybride menée par des acteurs malveillants. La protection de nos infrastructures critiques communes est essentielle à notre sécurité et à la résilience de nos sociétés. »

« Artères vitales » du trafic Internet mondial, les câbles sous-marins sont des cibles privilégiées pour la collecte de renseignements ou le sabotage. En février dernier, la Commission européenne a appelé les États membres à cartographier les risques potentiels et à inclure la protection des infrastructures de communications sous-marines dans leur stratégie nationale de cybersécurité.

Les câbles sous-marins à fibres optiques constituent également un enjeu de souveraineté technologique. L’État français a récemment racheté Alcatel Submarine Networks, filiale de Nokia spécialisée dans la fabrication et l’installation de câbles sous-marins.

 
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