À l’exception de quelques suivis journalistiques où l’on apprend que « le dossier avance » et que l’intention du gouvernement est toujours de procéder à la création d’une société d’État, les Gatinois ont eu très peu de nouvelles de cette promesse phare. pour le milieu économique depuis la réélection du gouvernement Legault. Le conseiller Daniel Champagne, qui a été président du comité exécutif sous l’administration de l’ancienne mairesse France Bélisle, affirme n’avoir participé à aucune discussion à ce sujet depuis deux ans.
La mairesse de Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, a mis fin à cette pénurie dans le dossier mardi matin. À la sortie de la séance publique du comité exécutif, elle a annoncé la mise sur pied d’un « comité directeur » qu’elle coprésidera avec la directrice générale de Tourisme Outaouais, Geneviève Latulippe. L’objectif affiché de ce comité est de prendre le leadership du projet du nouveau Centre des congrès de Gatineau promis par le premier ministre, tout en pouvant compter sur les 50 millions de dollars promis.
Le maire évoque la possibilité d’un partenariat avec le secteur privé et affirme que la Ville de Gatineau est prête à y participer financièrement. Combien et à partir de quel budget ? Elle n’a pas souhaité commenter ces éléments. « Il va falloir être créatif », dit-elle pour évacuer la question.
« Il y a une lacune dans ce dossier depuis plusieurs années », a-t-elle constaté. En arrivant [en poste]J’ai vu qu’il n’y avait pas de projet, qu’il était en difficulté, qu’il n’était pas vivant, mais j’ai vu aussi la volonté des partenaires. Je ne suis pas ici pour juger ce qui aurait dû être fait auparavant. Je suis concentré sur ce qu’il faut faire à partir de maintenant et nous devons saisir cette opportunité. […] Nous prenons ce dossier en main avec nos partenaires et nous allons nous donner un plan d’action pour le faire avancer.
Mme Marquis-Bissonnette n’insiste pas à tout prix pour que le futur Palais des congrès soit un équipement entièrement provincial, comme c’est actuellement le cas au centre-ville, ou à Montréal et Québec.
«Il se pourrait très bien qu’il ne s’agisse pas d’équipements du gouvernement du Québec, mais dont il est partenaire, avec d’autres partenaires du milieu», a-t-elle précisé. Il existe plusieurs modèles de gouvernance. Nous pouvons penser à la participation privée et à l’implication de l’économie sociale.
La mairesse de Gatineau dit n’avoir aucune indication que les 50 millions du gouvernement du Québec ne seraient plus sur la table. «Je pense que ce projet est toujours dans les cartons du gouvernement du Québec», a-t-elle déclaré. À mon avis, un projet porté par la communauté et aligné avec nos objectifs de revitalisation du centre-ville. Dans un contexte difficile pour les finances publiques, cela devient intéressant pour le gouvernement.
Le comité directeur comprend également Véronique Rivest, présidente de Vision centre-ville, Étienne Fredette, directeur général de la Chambre de commerce de Gatineau, et Steve Moran, président du comité exécutif de la Ville de Gatineau et conseiller du centre-ville. La première tâche du comité sera de mettre à jour les deux études déjà réalisées par Tourisme Outaouais sur le dossier du Centre des congrès.
C’est la députée de Hull, Suzanne Tremblay, qui a été identifiée comme responsable de ce dossier au caucus des élus de la Coalition Avenir Québec en Outaouais. Elle n’avait pas pu répondre aux demandes du Droite quand cet article a été publié.
« Enthousiaste » Tourisme Outaouais
Chez Tourisme Outaouais, la directrice générale Geneviève Latulippe affirme que nous sommes enthousiastes de voir la Ville agir comme leader et que face à ce « beau projet », quoi qu’il arrive ensuite, « tout arrive à temps pour ceux qui attendent ». .
Même avec un projet sous la direction du provincial, elle se disait encore il y a quelques semaines qu’elle était confiante que le projet aboutirait, car « Québec est à l’écoute », soutenant que le travail en coulisses était en cours.
Pour l’industrie touristique, une nouvelle salle d’envergure pour accueillir des événements d’envergure est essentielle, une étude de la firme Raymond Chabot Grant Thornton ayant confirmé l’importance du besoin.
« Cela ne sort pas de notre chapeau. […] Oui, il y a actuellement une offre en place, oui le palais des congrès est là avec quoi, 52 000 pieds carrés, mais il n’a pas d’hébergement. Ce qui est proposé, c’est d’avoir un centre de plus de 85 000 pieds avec un hôtel de 200 chambres, raconte-t-elle. Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’offre pour le moment, il y a aussi le Hilton avec hébergement, mais ce que nous voulons avoir, c’est complémentaire.
L’Outaouais accueille actuellement environ 300 conférences de tous genres par année, mais l’étude estime que ce nombre pourrait doubler avec de nouvelles infrastructures.
« Il faut rechercher encore plus de conférences, que ce soit à l’international, à l’extérieur du Québec. C’est super important pour la région et cela va au-delà des impacts directs et des retombées économiques. Il permettra également le développement de nos professionnels, nous positionnant comme un acteur incontournable. […] Tous les bals sont préparés », ajoute-t-elle, précisant qu’il est possible que jusqu’à 75 % des délégués viennent d’ailleurs du pays ou du monde entier.
Cela rappelle que le tourisme d’affaires est « extrêmement lucratif » car un visiteur de cette catégorie dépense deux fois plus qu’un touriste de loisirs.
Il est difficile, selon lui, de dire combien d’associations ou d’organismes font le nez en Outaouais et se tournent, par exemple, vers Ottawa ou Montréal, faute de capacité.
« Je n’ai aucune donnée à ce sujet, mais en interne, nous l’entendons. C’est quelque chose que vous ne pouvez pas vraiment évaluer à moins d’appeler chaque organisation. Même l’étude ne dispose pas de ces chiffres, explique Mme Latulippe. Avec Ottawa, nous ne sommes pas en concurrence, nous sommes vraiment complémentaires, nous échangeons même avec eux, mais ils ont toujours le Centre Rogers (anciennement Shaw), qui fait 192 000 pieds carrés, ce qui est assez moderne. »
Alors que les dernières études évaluent les retombées économiques liées uniquement à la construction des infrastructures à 26 millions, Tourisme Outaouais a récemment demandé une mise à jour pour suivre le rythme des variations du marché et de la hausse des coûts de construction.
Le taux d’occupation des hôtels était de 60,3 % entre janvier et août en Outaouais. Sur le seul mois d’août, il atteint 72,7%, soit une hausse de six points par rapport à 2023.