à Suresnes, 46ème jour de grève à l’Ehpad de La Chesnaye

à Suresnes, 46ème jour de grève à l’Ehpad de La Chesnaye
à Suresnes, 46ème jour de grève à l’Ehpad de La Chesnaye
à Suresnes, 46ème jour de grève à l’Ehpad de La Chesnaye

Aucune trêve en vue à la résidence La Chesnaye. Quarante-six jours après le dépôt de leur préavis, une partie du personnel poursuit son mouvement de grève dans l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Suresnes. Principal grief des grévistes : la « gestion brutale » du directeur de l’établissement avec qui, selon les agents mobilisés, « tout dialogue est devenu impossible ».

Signe de la tension ambiante : la multiplication, au sein de l’Ehpad, des convocations aux conseils de discipline, des rappels à l’ordre, des retenues sur salaires et des entretiens disciplinaires. Des interviews qui se sont accumulées ces derniers jours. “On en a 14 en une seule semaine, du jamais vu”, déplore Muriel, déléguée suppléante au comité social et économique (CST) de l’établissement. C’est simple, le directeur a fait affecter tout le personnel dès le début du préavis et ceux qui s’aventurent, même quelques minutes, sur le piquet de grève, sont systématiquement convoqués. » « La souffrance psychologique de l’ensemble du personnel est palpable », affirme Malika Belarbi, secrétaire générale de l’union départementale sanitaire et sociale des Hauts-de-Seine. Les agents n’osent plus parler, s’exprimer ouvertement. »

Certains l’ont cependant fait devant des policiers des commissariats de Suresnes ou de Puteaux où des plaintes ont été déposées pour harcèlement moral. D’autres ont détaillé leur mal-être dans une lettre ouverte adressée, fin octobre, aux députés de la circonscription, lettre restée, pour l’instant, sans réponse. «Je ne me suis jamais sentie aussi peu considérée», déplore Dela, aide-soignante proche de la retraite et fidèle à La Chesnaye depuis 33 ans. Pourtant, j’ai vu passer des directeurs d’établissement mais aucun ne connaissait aussi peu nos métiers. »

L’issue du conflit pourrait passer par une médiation menée par l’ARS, mais pour l’instant, les grévistes la refusent catégoriquement. « La fracture est trop profonde », estime Malika Belarbi. Un avis que ne partage pas le maire de Suresnes, Guillaume Boudy, qui, de son côté, espère toujours « une sortie par le haut ». L’élu, également président du conseil d’administration de l’Ehpad, explique suivre la situation de près. « Ce qui nous importe le plus, c’est le bien-être des résidents », insiste-t-il. Et jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune alerte. »

Au fond, le maire de Suresnes avoue avoir aussi entendu parler de gestion « un peu rude » mais plaide néanmoins la cause du jeune directeur de La Chesnaye. « Elle est elle-même arrivée, pour son premier poste, dans un contexte compliqué », se souvient-il. Elle a dû remettre de l’ordre dans l’organisation, réorganiser certains employés et évidemment, cela ne s’est pas fait sans grincer des dents. Mais malgré tout, elle a aussi essayé d’adoucir les angles. » Pas assez au goût du staff gréviste qui, ce mercredi matin, criait encore son envie « d’aller au bout ».

 
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