Un récit de Mériem Lay avec Simon Fichet, Clément Voyer et Oktay Sengul, à voir ce samedi 22 juin juste après le JT de 13 heures sur France 2.
A l’aube des commémorations de la libération de Paris, 13h15 dresse le portrait d’une femme longtemps restée dans l’ombre. Pourtant, sans lui, le monde de l’art n’aurait sans doute pas le même visage. Elle s’appelle Rose Valland…
Une femme modeste, une résistante discrète. Mais surtout espion pendant la Seconde Guerre mondiale dans un musée parisien, le Jeu de Paume, devenu lieu de dépôt et de tri des œuvres d’art volées par les nazis. Comment la fille d’un maréchal-ferrant isérois a-t-elle mis sa vie en danger pour sauver un peu de la beauté du monde ?
Il y a une quinzaine d’années, ARTE diffusait le document Le Musée Hitler. Un film à suivre comme un thriller. Sur les traces d’un célèbre retable des frères Van Eyck, une enquête haletante et minutieuse sur le pillage nazi des œuvres d’art européennes et la contre-offensive alliée, à l’ombre de la guerre.
Hitler, peintre raté, rêvait de créer dans la ville de son enfance, Linz, en Autriche, un gigantesque musée témoin de sa grandeur et de celle de l’Allemagne. Il en avait lui-même dessiné les plans et, tout au long de la guerre, avait travaillé à sa construction en organisant le pillage des plus grandes œuvres de ce qu’il appelait « l’art véritable » (par opposition à « l’art dégénéré »). « de la modernité). Quitte à rappeler à l’ordre le fidèle Goering, dont la voracité de collectionneur a parfois fait de l’ombre à l’entreprise. En 1938, un galeriste de Dresde, Hans Posse, nommé chef du projet, établit des listes de chefs-d’œuvre à voler dans les grands musées d’Europe – et même dans les châteaux de la famille royale britannique. En France, à l’été 39, le directeur des musées nationaux Jacques Jaujard organise l’évacuation du Louvre et la mise en sécurité des collections, par exemple au château de Chambord. En Belgique, quelques jours avant l’invasion du 40 mai, le grand trésor national, L’Adoration de l’Agneau mystique, retable des frères Van Eyck, fut envoyé dans le Sud. D’abord en route vers le Vatican, le convoi est surpris par l’offensive allemande et se dirige vers le château de Pau, avec l’accord du gouvernement français. Après la défaite française, c’est au musée du Jeu de Paume à Paris que les nazis entreposèrent leur précieux butin, issu notamment des collections privées de familles juives arrêtées ou en fuite. Une employée française, Rose Valland, catalogue secrètement les tableaux et transmet l’information à la Résistance…
