Habillé tout de noir, avec un bec court et des yeux bleus. Voici à quoi ressemble le choucas, ou son nom scientifique, Corvus monedula Linné.
Semblables aux corbeaux, ces petits corvidés mesurent 30 à 34 cm, contre 45 à 51 cm pour un corbeau
comme le souligne la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) sur son site internet. Ils sont protégés depuis 1989, en France. Ce statut a permis à la population de passer de 15 000 couples en 2010 à 45 000 en 2021, soit 90 000 individus rien que dans le Finistère, selon l’association environnementale Bretagne Vivante. Alors qu’à l’échelle nationale, elle est en baisse (-54%, en 2005).
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Mais alors que le Corvus monedula Linné est protégé, l’oiseau continue de diviser les associations de protection des oiseaux et ceux qui veulent réglementer l’espèce, les accusant de dégâts importants sur les cultures. Mais aussi, être à l’origine d’incendies.
Les choucas sont également soupçonnés d’avoir causé l’intoxication au monoxyde de carbone de 48 personnes, 45 enfants et trois adultes, à l’école de Saint-Alban, il y a près d’un an. Le procureur de la République a confirmé que les oiseaux étaient responsables, sans préciser, pour l’instant, l’espèce.
Les agriculteurs en ont marre
Le préfet des Côtes-d’Armor prend régulièrement des arrêtés annuels pour réglementer leur effarouchement et leur destruction. Ainsi, à partir du 1est De mai 2024 au 31 mars 2025, la préfecture a autorisé les chasseurs à abattre 8 000 choucas dans le département.
« La Chambre d’agriculture estime les dégâts à 900 000 € dans les Côtes-d’Armor cette année, a rappelé Pascal Prido, vice-président chargé de l’agriculture à l’Agglo, lors du conseil communautaire, jeudi 14 novembre 2024. La destruction des choucas est très réglementée. » L’agglomération de Saint-Brieuc a donc voté une subvention de 2 500 € en faveur de la fédération départementale des chasseurs. Cette somme est clairement dédiée à l’abattage des oiseaux.
Parfois responsable d’incendies
Car outre les dégâts agricoles, les choucas sont également accusés de provoquer des incendies. En question? Leur amour pour les caries. Et quoi de mieux qu’une cheminée pour entasser branches et brindilles et y pondre vos œufs ?
“Il faut une régulation : c’est un animal qui a su s’adapter de manière impressionnante, a souligné Jean-Paul Hamon, adjoint de Quintin, lors du conseil d’agglomération de Saint-Brieuc Armor du 14 novembre. Presque toutes les cheminées de Quintin sont remplies et cela crée des risques d’incendie, nous en avons déjà eu ! »
Le problème ne se limite pas aux Côtes-d’Armor et est loin d’être nouveau. Le sujet s’est même retrouvé sur la table du tribunal administratif de Rennes, qui avait suspendu à deux reprises les arrêtés de destruction de la préfecture, à la demande d’associations comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), en 2021 et 2022. Plutôt que de multiplier les tirs contre ces oiseaux, les associations de protection de l’environnement estiment qu’il faudrait limiter l’accès à leur nourriture et bloquer les lieux de nidification, en bloquant les cheminées par exemple.