Par
Adèle Leberre
Publié le
19 novembre 2024 à 17h16
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Sur les huit premiers mois de 2024, les urgences du Centre Hospitalier Quimper Cornouaille (Chic) ont permis 43 femmes victimes de violences. « Ce chiffre est déjà 30 % supérieur à celui de l’ensemble de l’année 2023 », commente Mathilde Degenne, médecin urgentiste évoquant les violences faites aux femmes.
Cette hausse s’explique sans doute par un meilleur accompagnement. Depuis plusieurs années maintenant, les professionnels de Chic suivent entraînement sur les violences faites aux femmes, notamment celles du centre de santé publique, du centre mère-enfant, des urgences, etc. Ces soignantes diffusent à leur tour les bonnes pratiques à leurs collègues, facilitant ainsi l’identification des victimes.
Grossesse : une période à risque
« Aux urgences, on a aussi pris l’habitude de demander presque systématiquement si le patient est victime de violences. Ce qui n’était pas le cas avant”, précise Mathilde Degenne. Au centre mère-enfant, cette question se pose depuis plusieurs années maintenant.
« La grossesse est une période particulière où les futures mamans prennent conscience de la gravité de ces violences pour elles-mêmes et pour l’enfant. C’est aussi une période où la violence augmente. »
Mais les coups peuvent aussi être repérés lors de toute consultation hospitalière. Les professionnels font alors appel travailleurs sociaux référents. « Depuis un an et demi, l’Agence régionale de santé finance des travaux à temps partiel sur cette thématique, explique Mathilde Squiban, assistante sociale. Elle se déplace dans tous les services pour écouter les victimes, les guider et leur donner tous les contacts nécessaires.
« Certaines personnes ne veulent pas parler du premier coup. Mais au bout de deux ou trois fois, elles osent», raconte Marianne Le Floc’h, sage-femme coordinatrice du centre femme-enfant.
Une pièce pour s’abriter
Le Chic vient également d’ouvrir une salle dédiée aux victimes. Ils y passent au maximum 48 heures. Il est temps de les abriter,‘appelez l’attaquantpour trouver une structure d’hébergement…
Mathilde Degenne travaille également à la mise en place de prélèvements de précaution. « Jusqu’à présent, les prélèvements ne sont effectués en cas de viol ou d’agression sexuelle que si la victime porte plainte. Les échantillons de précaution peuvent être conservés pendant un an. Ce qui lui laisse le temps de réfléchir », constate le médecin urgentiste.
Mardi 26 novembre 2024, au lendemain de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, l’hôpital de Quimper présentera son dispositif d’accompagnement avec différents services : centre de santé sexuelle, unité médico-psychologique, centre de psychotraumatologie, etc.
Informations pratiques.
Journée de sensibilisation mardi 26 novembre de 10h à 16h dans le hall du bâtiment principal de l’hôpital, avenue Yves-Thépot à Quimper.
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