Des enfants qui violent un enfant, qu’est-ce que cela dit de notre société ? – .

Des enfants qui violent un enfant, qu’est-ce que cela dit de notre société ? – .
Des enfants qui violent un enfant, qu’est-ce que cela dit de notre société ? – .

Oui, j’étais au rassemblement contre l’antisémitisme et les violences sexuelles et sexistes à Paris, place de la Bastille. Elle a été organisée en quelques heures par une quinzaine d’organisations de la société civile antiraciste et féministe, en réaction à un crime effroyable : le viol à Courbevoie d’une très jeune fille, une enfant de 12 ans, par d’autres enfants, 3 garçons. âgée de 12 à 14 ans, au motif qu’elle est juive. Un viol antisémite donc, un crime aggravé.

Était-ce un rassemblement politique ?

Dans le bon sens du terme. Car outre l’immense émotion qui nous a réunis, planait là une question essentielle : quel est ce mécanisme infâme qui a conduit trois enfants à l’acte de punir une enfant juive par le viol, pour qui elle est ? Lorsque des enfants violent des enfants, c’est la société qu’il faut remettre en question. Ce viol antisémite est le symptôme de deux haines qui se conjuguent.

Haine des femmes : ces enfants de 12 ou 13 ans l’ont déjà compris : pour punir une femme, le viol est une arme de destruction, d’humiliation. En janvier 2023, le HCEfh montrait que les jeunes hommes étaient plus enclins à cautionner la culture du viol que leurs aînés. Ces enfants l’ont peut-être découvert en surfant sur le porno, cette école de la haine des femmes.

La haine des Juifs, notamment : parce que l’antisémitisme n’est pas résiduel en France, il est très présent et a explosé depuis les attentats en Israël du 7 octobre 2023. Au premier trimestre 2024, il y a eu 300 % d’actes antisémites. en plus. Dans les discours de ce rassemblement, les propos ont été durs pour fustiger certains candidats LFI, accusés d’attiser la haine, et exiger leur retrait.

L’occasion aussi de parler des élections législatives…

La lutte contre l’antisémitisme a souvent été, comme les droits des femmes, une question « périphérique ». C’est pourtant un enjeu crucial dans ces élections.
En embuscade, c’est un parti xénophobe, le Rassemblement national, qui arrive en tête des sondages, récoltant les voix de tous bords. Pourtant, la lutte contre l’antisémitisme ne devrait pas pouvoir être récupérée par ceux-là mêmes dont le carburant électoral est le racisme depuis des décennies. Parce que l’antisémitisme est du racisme. Tout comme la misogynie ou d’autres LGBTphobies, toutes sont des manifestations d’un mécanisme similaire de discrimination, de domination et de violence dont nos enfants sont témoins et reproduisent.

Dans l’assemblée place de la Bastille, beaucoup de femmes. L’un d’eux m’a pris la main et m’a dit, les yeux humides : moi aussi j’ai été violée à 8 ans. Soudain, c’était un enfant qui me regardait. Comme elle, beaucoup de personnes rassemblées avaient simplement besoin d’entendre la solidarité des autres Français.

C’est de cette solidarité dont parlent toutes les femmes et toutes les associations féministes depuis la dissolution de l’Assemblée. Face à ce qui leur apparaît comme une menace terrible, l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, elles ont mis de côté leurs divergences et manifesteront dimanche dans toute la France pour tirer d’une seule voix l’alerte féministe.

 
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