Les agriculteurs de Côte-d’Or ravivent les flammes de la colère à Dijon

A l’appel de la FDSEA 21 et des JA, 200 à 250 agriculteurs de toute la Côte-d’Or sont venus exprimer au grand jour leurs inquiétudes concernant le Mercosur, cet accord de libre-échange avec cinq pays d’Amérique du Sud, à savoir le Brésil. Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie. S’il est ratifié, cet accord supprimera les droits de douane sur certains produits, dont la production agricole, qui ne répondent pas aux normes de production imposées à nos agriculteurs. Et nous pourrions – par exemple – trouver de la viande à bas prix et de mauvaise qualité dans les rayons de nos supermarchés, explique l’un des participants. Cet incendie violent s’est produit sur un terrain situé à une dizaine de mètres de la piscine olympique surplombant un périphérique. La colère des agriculteurs s’est donc manifestée au grand jour. Nicolas Febvret élève des poules pondeuses Véronnes au nord de Dijon explique avoir « Marre de la paperasse, marre de travailler gratuitement, marre des promesses non tenues ». “Ils ont trouvé l’argent pour faire les Jeux olympiques, pour faire le Tour de et nous n’avons rien eu, juste des miettes.”

Entre 200 et 250 agriculteurs de toute la Côte-d’Or ont pris part à ce feu de colère ©Radio France
Tommaso Nougaillon

Une énorme pile de palettes

à 100 mètres, une énorme pile de palettes brûle, les flammes montenttout autour, les agriculteurs se regroupent, se manifestent et expriment leur solidarité. Jérémy Rognon, 27 anni, agricoltore a Pothièresà la ferme de Bellevue, il ne veut pas du Mercosur. «Tout simplement parce que j’élève des volailles et que nous devrons encore faire face à une concurrence déloyale, comme c’est déjà le cas avec l’Ukraine. Le poulet brésilien ne répond pas du tout à nos normes. Si nous permettons à des produits comme celui-ci d’entrer dans le pays, la porte est ouverte à tout et à tout.». D’autant que les finances de nos agriculteurs sont déjà sous forte pression, explique le jeune homme, qui est également le nouveau président des JA de Châtillon-Laignes et Montigny. “C’est de plus en plus compliqué d’équilibrer nos trésoreries, quand on a tous les impôts, le MSA en fin d’année on n’y arrive plus surtout quand on ajoute les tarifs, l’électricité augmente, ça devient catastrophique.”

Jérémy Rognon, 27 ans, agriculteur à Pothières et récent président des JA des cantons de Laignes, Montigny-sur-Aube et Châtillon-sur-Seine ©Radio France
Tommaso Nougaillon

La météo comme double punition

Des agriculteurs directement touchés par de mauvaises récoltes et des maladies émergentes dans leurs troupeaux. Lionel Froidurot, agriculteur à la retraite, possède une ferme avec chevaux à Flavigny-sur-Ozerainil est très inquiet, “surtout pour les jeunes” dit-il. « Tout augmente, le gasoil, les huiles, le prix des machines agricoles ». Il s’en prend également au Mercosur. “Ils nous disent qu’il ne faut plus polluer, qu’il faut faire attention et ces pays vont nous envoyer leurs produits à la tonne, c’est absurde”. Comme les agriculteurs sont arrivés sans tracteurs, il n’y a eu aucun problème de circulation.

Jacques de Loisy (président de la FDSEA de la Côte-d'Or), Baptiste Colson et Antoine Duthu (président des JA) sur un wagon, plateforme improvisée
Jacques de Loisy (président de la FDSEA de la Côte-d’Or), Baptiste Colson et Antoine Duthu (président des JA) sur un wagon, plateforme improvisée ©Radio France
Tommaso Nougaillon

Nouveau SOS dans le ciel de la Gold Coast en réponse au SOS de janvier dernier

A la fin de la manifestation, ils ont incendié des bottes de paille formant le mot SOS, un SOS déjà vu à l’aéroport de Pouilly-Maconge en janvier dernier, À l’époque, ils l’ont suivi à l’aide de 200 tracteurs, phares allumés, et le tout a été filmé par un drone. Si cette fois le SOS était de taille bien plus modeste, il symbolise la baisse inquiétante du nombre d’agriculteurs ces dernières années. Il y en a 100 mille de moins en 20 ans d’alerte Jacques de Loisy, président de la FDSEA 21. Le nouveau préfet de la Côte-d’Or, Paolo Mourier il est venu à la rencontre des agriculteurs. Il a réaffirmé que la France ne voulait pas de ce traité “tel qu’il est présenté aujourd’hui”.

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