La surprise est que ce corps d’experts très indépendant du pouvoir délivre, pour la première fois, une bonne nouvelle. La France a des résultats : ses émissions de gaz à effet de serre diminuent.
On sait depuis plusieurs semaines qu’ils ont baissé de près de 6 % l’an dernier (et de 31 % depuis 1990). Mais ce qui est nouveau dans les propos du Haut Conseil pour le Climat, c’est que cette baisse est essentiellement structurelle – durable – elle n’est pas seulement conjoncturelle, parce que le temps a été doux ou que les prix des carburants sont élevés.
L’industrie se décarbone, les bâtiments et les transports aussi, ainsi que la production d’électricité. Les Français, les acteurs économiques, les pouvoirs publics, ont fait/font des efforts et ces efforts portent leurs fruits.
Selon nos informations, la pente serait restée baissière (donc dans le bon sens) début 2024.
Pourquoi est-ce important?
J’aurais pu vous parler ce matin de la procédure pour déficit public excessif lancée hier contre la France (et d’autres pays) par la Commission de Bruxelles. Cette procédure dit à la fois qu’Emmanuel Macron est mal placé pour donner des leçons budgétaires et que cette campagne électorale coûteuse est hors sol comme on le voit ailleurs en Europe.
Mais ce constat sur la lutte contre le réchauffement climatique est en réalité plus intéressant car il montre que des résultats sont possibles sur ce sujet littéralement vital – et il faut rappeler que contrairement aux idées reçues, de nombreux pays font des efforts (même s’ils sont naturellement insuffisants) ).
Le programme RN
Le problème, c’est qu’il faut continuer – même si la France ne représente que 1 % des émissions mondiales et l’Europe 8 % – et le problème c’est que le projet RN est insignifiant.
Le RN veut baisser le prix des carburants, supprimer les éoliennes et ne veut pas « emmerder » les Français avec leurs voitures.
Bref, aucune contrainte. Le seul levier cité par lui sur le climat est la réduction des importations. Ce n’est pas du climato-scepticisme, c’est du climatisme !
La gauche est-elle plus prospective ?
Évidemment, oui, et pour longtemps. Avec une particularité, c’est que ce combat écologique s’entremêle ou va de pair (selon les cas) avec un combat contre l’économie de marché.
Le projet du Nouveau Front populaire parle longuement du climat, mais dans une grande impasse, sans toutefois un mot sur le nucléaire.
Sa limite est aussi que, comme la priorité budgétaire est donnée au pouvoir d’achat et qu’il y a aussi de nombreuses augmentations d’impôts sur les entreprises, il ne resterait plus beaucoup d’argent pour la transition écologique.
Bref, le Haut Conseil pour le Climat nous affirme que les efforts portent leurs fruits. On aimerait ne pas avoir à le dire dans quelques semaines : ça a payé.
