« L’Espagne est plus forte que nous individuellement »

« L’Espagne est plus forte que nous individuellement »
« L’Espagne est plus forte que nous individuellement »

Au moment du tirage au sort en décembre dernier, Luis de la Fuente et Luciano Spalletti ne souriaient pas. “Personne ne voulait avoir l’Italie. Mais l’Italie ne sera pas non plus contente d’être dans un groupe avec l’Espagne”, a lancé le sélectionneur espagnol. “Cela aurait pu mieux se passer mais nous ne devons jamais oublier que nous sommes l’Italie”a rétorqué son homologue de la Squadra, conscient que l’histoire des derniers tournois a souri autant à son pays qu’à la Roja alors qu’ils s’affrontent à l’Euro pour la cinquième fois consécutive.

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Euros 2008

Del Piero, Toni, Cassano, Buffon, Di Natale… C’est en champions du monde et avec des grands noms au faîte de leur gloire que les Italiens rencontrent les Espagnols en quart de finale du tournoi co-organisé par la Suisse et l’Autriche. “La vérité est que par rapport aux Italiens, nous étions inférieurs”a admis Iker Casillas au journal Marca.

Sauf qu’en face, il y avait une Roja sur le point d’entamer la période la plus glorieuse de son histoire, avec Puyol, Xavi, Iniesta, Torres ou Villa. Le choc s’est terminé sur un score de 0-0 et a contraint Casillas à tout mettre en œuvre lors des tirs au but (4-2) pour ramener son pays en demi-finale 24 ans plus tard. “Je suis convaincu que si nous n’avions pas réussi à passer ce tour, tout ce qui a suivi ne serait pas arrivé”» pense le gardien qui fait évidemment référence au titre remporté sept jours plus tard mais aussi à la Coupe du monde 2010 et à l’Euro 2012.

Euros 2012

Comme cette année, les deux nations se rencontrent déjà en phase de groupes. Cette fois, c’est l’Espagne qui doit assumer son étiquette de championne du monde. La confrontation n’a pas trouvé de vainqueur (1-1) mais les deux équipes ont ensuite réalisé un parcours parfait… jusqu’à la finale à Kiev qui s’est terminée. David Silva et Jordi Alba ont mis l’Italie à terre avant la pause puis Torres et Mata ont donné le coup de grâce (4-0) pour boucler le triplé historique. “Ce que nous avons vécu était incroyable» admet Jesus Navas (38 ans), le dernier représentant de cette génération dorée encore présente aujourd’hui. Nous avons à nouveau un grand groupe et nous devons y aller.

En 2012, la finale Italie-Espagne avait souri aux Espagnols. ©AFP

Euros 2016

La Squadra prend sa revanche en éliminant le double tenant du titre en huitièmes de finale (2-0), au Stade de France. C’est la fin de l’ère Vicente del Bosque qui annonce son départ du banc de la Roja juste après l’élimination. “Nous avons joué un tour à l’équipe espagnole mais c’était une Espagne en fin de cycle, avec des joueurs importants qui allaient bientôt quitter l’équipe”, se souvient Gianluigi Buffon qui a aussi disputé son dernier Euro, bouclé au tour suivant après la défaite contre l’Allemagne aux tirs au but. Ce tournoi était donc le seul à l’issue duquel le vainqueur du duel italo-espagnol n’était pas sacré.

Euro 2020

Cinq ans plus tard, l’Espagne et l’Italie ont beaucoup changé. Trois entraîneurs se sont succédé avant que Luis Enrique ne prenne la tête de la Roja, deux ont été insérés entre Antonio Conte et Roberto Mancini pour la Squadra. Avec deux nouvelles générations, les meilleurs ennemis réalisent un beau tournoi (les Italiens ont également battu la Belgique en quart) et se retrouvent en demi-finale à Wembley. Morata répond à Chiesa (1-1) pour se lancer dans une nouvelle séance de tirs au but ponctuée par l’envoi victorieux de Jorginho (5-3).

“Quand je pense à ce tir au but, j’ai encore des frissons”, confiait Jorginho il y a quelques jours, alors que Morata (qui a raté sa tentative juste avant) n’en garde pas un bon souvenir. “Lors des deux Euros auxquels j’ai participé (2016 et 2020), nous avons été éliminés par eux» peste l’attaquant qui a joué quatre ans à la Juventus et qui est même marié à un Italien. Elle aurait préféré que nous ayons des chemins différents vers la finale, et alors l’Italie ou l’Espagne gagneraient.

Euro 2024

Pas de chance pour Madame Morata, le hasard du match nul a une nouvelle fois placé les deux nations sur le même chemin. “Il faudra donner beaucoup pour les battre mais ils n’aiment pas non plus jouer contre l’Espagne.pense le joueur de l’Atletico, buteur samedi contre la Croatie (3-0), alors que l’Italie s’est fait peur contre l’Albanie (2-1). “En ce moment, sans mâcher mes mots, je pense que l’Espagne a un avantage sur nousanalyse Davide Frattesi, le milieu de terrain italien. Elle est plus forte que nous individuellement. Il faut savoir souffrir, savoir se battre, avoir l’esprit italien. C’est fondamental.»

Sur quelles faiblesses l’Italie peut-elle s’appuyer contre l’Espagne ? “J’essaierais de les poursuivre pour les pousser à l’erreur”

Espagne (4-3-3) : Simon; Laporte, Le Normand, Carvajal, Cucurella; Rodri, Pedri, Fabián ; Yamal, Olmo, Morata.

Italie (4-2-3-1) : Donnarumma ; Bastoni, Calafiori, Dimarco, Di Lorenzo; Barella, Jorginho ; Frattesi, Chiesa, Pellegrini; Scamacca.

Arbitre: M. Vincic (Sln).

 
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