Au moins 900 décès en 20 ans attribués à la chaleur dans les grandes villes canadiennes

Au moins 900 décès en 20 ans attribués à la chaleur dans les grandes villes canadiennes
Au moins 900 décès en 20 ans attribués à la chaleur dans les grandes villes canadiennes

Une étude de Statistique Canada, (Nouvelle fenetre) réalisée à partir des données collectées dans les 12 villes les plus peuplées du pays, confirme que les épisodes de chaleur accablante augmentent le risque de décès, notamment chez les personnes âgées.

L’augmentation des décès chez les Canadiens de moins de 65 ans est négligeable, conclut le rapport.

Les chercheurs ont analysé les données sur les décès non accidentels, ainsi que ceux causés par des causes cardiovasculaires ou respiratoires, entre 2000 et 2020. Environ 900 de ces décès ont été attribués à la chaleur extrême.

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Cette étude révèle également qu’entre 2000 et 2020, les risques de mortalité quotidienne ont augmenté d’environ 4,2 % pour les causes d’origine non accidentelle, de 3,8 % pour les causes d’origine cardiovasculaire et de 11,7 % pour les causes respiratoires lors d’épisodes de chaleur extrême.

Les résultats de cette étude concordent avec d’autres recherches sur l’impact de la chaleur sur la surmortalité. Par exemple, ailleurs dans le monde, une étude (Nouvelle fenetre) ont montré que le risque de mortalité pour causes non accidentelles a augmenté d’environ 4 % lors des vagues de chaleur dans 43 villes des États-Unis entre 1987 et 2000.

Par ailleurs, ce nouveau rapport canadien conclut que les taux de surmortalité sont finalement plus faibles que prévu lorsque l’on prend en compte tous les événements qualifiés de chaleur extrème des deux dernières décennies. En se concentrant uniquement sur les pires épisodes de chaleur, des études antérieures concluaient à une surmortalité plus élevée, explique l’auteur de l’étude, Matthew Quick.

Peu d’études ont eu une portée aussi vaste que celle de Statistique Canada. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Pascal Robidas

Les températures qui constituent un « épisode de chaleur extrême » varient selon les villes. À Winnipeg, le mercure doit dépasser 37 degrés Celsius pendant deux jours pour recevoir ce qualificatif. Au Québec, ce seuil est fixé à 31 degrés.

Dans tous les cas, des épisodes de chaleur extrême surviennent lorsqu’une ville enregistre des températures élevées pendant au moins deux jours consécutifs.

Montréal et Toronto particulièrement touchés

Les habitants des deux villes les plus peuplées du pays ressentent plus qu’ailleurs les effets de la chaleur extrême. Montréal est aussi la seule ville dans laquelle les trois causes de mortalité étudiées ont augmenté sans équivoque en raison de la chaleur.

Sans prendre en compte ces deux villes, les décès en période de chaleur extrême ne seraient pas significativement plus élevés à l’échelle nationale, conclut l’étude.

Il y a plus de décès attribuables à la chaleur accablante à Montréal et à Toronto, en grande partie parce qu’elles sont plus densément peuplées, mais aussi à cause d’autres facteurs.

Ces deux métropoles comptent une proportion de locataires plus élevée que la moyenne et les logements locatifs sont moins souvent climatisés. L’auteur du rapport suggère que cet accès limité à la climatisation pourrait expliquer, en partie, ces taux de mortalité plus élevés.

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Montréal et Toronto sont les villes où l’on compte le plus de décès liés à la chaleur. (Photo d’archives)

Photo : La Presse Canadienne / Spencer Colby

La géographie a aussi quelque chose à voir avec cela. Le climat continental du sud de l’Ontario signifie que des villes comme Toronto et Hamilton connaissent plus de périodes de chaleur extrême que Vancouver ou Surrey, où les températures sont plus modérées en raison du climat océanique.

Le nombre plus élevé d’épisodes de chaleur excessive à Montréal et à Toronto contribue à les placer en tête de liste des décès excédentaires.

En revanche, lorsqu’un épisode de chaleur accablante survient à Vancouver et à Surrey, leurs résidents sont proportionnellement plus touchés par les épisodes de chaleur.

Les recherches montrent que les personnes moins habituées à la chaleur ont de moins bonnes capacités d’acclimatation et sont donc plus à risque en période de canicule.

Moins habitués aux épisodes de chaleur, les habitants de la côte Ouest sont plus susceptibles de succomber à la chaleur lorsqu’elle est excessive.

 
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