TERCIO TEIXEIRA / AFP
Climat, Ukraine, Moyen-Orient… les enjeux du G20 qui débute ce lundi 18 novembre 2024 au Brésil.
INTERNATIONAL – Réunions au sommet. Les dirigeants des principales puissances économiques mondiales se réunissent ce lundi 18 novembre pour le G20 à Rio de Janeiro, alors que les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine divisent plus que jamais la communauté internationale.
Développement, environnement, fiscalité des plus riches et lutte contre la pauvreté seront au menu de cette conférence symbole du multilatéralisme qui réunit lundi et mardi les chefs d’Etat ou de gouvernement des 20 pays les plus riches de la planète.
Pourtant, l’ombre de Donald Trump plane sur ce sommet. Le républicain qui s’installera à la Maison Blanche en janvier prochain est partisan du protectionnisme et son retour au pouvoir fait craindre des guerres commerciales. L’environnement pourrait également en souffrir. Voici quelques-unes des questions qui marquent cette conférence.
• Emmanuel Macron tentera d’exister
Effacé en France depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et la formation d’un gouvernement qui lui échappe, Emmanuel Macron tente d’exister sur le plan international. Samedi, il a entamé une tournée en Amérique du Sud afin de « relancer la coopération » avec cette région.
Avant le Brésil lundi et mardi, il était en Argentine pour rencontrer le président ultralibéral Javier Milei. Emmanuel Macron, qui avait déjà mis un point d’honneur à construire une relation privilégiée avec Donald Trump, avec un succès très relatif, entend poursuivre ce dialogue compliqué avec des homologues aux positions radicales.
Au G20, Emmanuel Macron aura des entretiens bilatéraux avec le président chinois Xi Jinping, le sud-africain Cyril Ramaphosa et le premier ministre indien Narendra Modi. Après le Brésil, le chef de l’Etat se réunira au Chili pour prononcer un discours devant le Parlement sur les relations avec l’Amérique latine.
• Les adieux de Joe Biden
Le président américain Joe Biden fera ses adieux à la scène internationale. Après un mandat de quatre ans et une candidature présidentielle avortée, le démocrate cédera en janvier sa place à Donald Trump, son rival peu intéressé par la coopération internationale et encore moins par la protection de l’environnement.
Pour marquer leur différence, Joe Biden, 81 ans, est arrivé dimanche au Brésil pour effectuer une visite historique en Amazonie, la première d’un président américain en exercice. Lors du G20, il rencontrera le président brésilien Lula da Silva, qui a fait de la protection des forêts l’une de ses priorités.
• Le défi de Lula après la présidence Bolsonaro
Le G20 est un grand test pour le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, champion de « Sud global » et allié précieux de l’Occident. Il souhaite s’imposer une nouvelle fois comme un leader mondial qui compte, après avoir réussi à s’imposer sur la scène internationale lors de ses deux premiers mandats entre 2003 et 2010.
« Le Brésil est de retour »il a également claironné lors de son retour au pouvoir en janvier 2023, après des années d’isolement international sous la direction de son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro. L’ancien travailleur de 79 ans cherchera le soutien des dirigeants des plus grandes économies de la planète pour son Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté et pour son projet de taxer les super-riches.
Lula, qui apparaît à l’avant-garde de la préservation de l’environnement, tentera également de les convaincre de passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre le changement climatique. Ses déclarations passées sur la guerre en Ukraine – par exemple, il affirmait que les responsabilités dans le conflit étaient partagées entre Moscou et Kiev – l’ont néanmoins discrédité.
• Éviter le flop de la COP29
L’environnement sera l’un des grands enjeux du G20, qui se déroule en pleine COP29, où les négociations sont bloquées entre pays riches et pays pauvres. Les questions climatiques seront abordées par le G20 mardi lors d’une séance plénière.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé dimanche les dirigeants des pays du G20 à assumer leur « direction ” pour arriver à un « résultat positif » dans les négociations de la conférence climatique COP29 à Bakou.
La situation est d’autant plus difficile avec l’élection de Donald Trump, qui pourrait ralentir la transition vers les énergies renouvelables initiée par l’administration Biden. Un retrait des États-Unis des négociations sur le climat pourrait donner aux grands pollueurs comme la Chine et l’Inde une excuse pour revoir à la baisse leurs propres ambitions.
L’année dernière, lors du sommet du G20 en Inde, le groupe avait appelé à tripler les énergies renouvelables d’ici 2030, mais sans appeler à une sortie des énergies fossiles.
• Les guerres au Moyen-Orient et en Ukraine dans toutes les têtes
Ce sera “ l’éléphant dans la pièce”, Flavia Loss, spécialiste des relations internationales à l’École de sociologie et politique de Sao Paulo, a déclaré à l’AFP. Les deux guerres au Moyen-Orient et en Ukraine, qui ébranlent la diplomatie internationale, seront en effet dans tous les esprits au G20.
Ces conflits font l’objet de divergences majeures entre les participants au sommet et ont contribué à l’affaiblissement du multilatéralisme au cours des deux dernières années. En 2023, le G20 s’est même abstenu de condamner explicitement l’invasion russe de l’Ukraine, contrairement à l’année précédente.
“Nous sommes en négociations avec tous les pays concernant les paragraphes sur la géopolitique de la déclaration finale (…) pour que nous arrivions à un langage consensuel sur ces deux sujets”Mauricio Lyrio, négociateur en chef de la diplomatie brésilienne pour le G20, a déclaré à l’AFP.
Le grand absent du G20 sera le président russe Vladimir Poutine, qui avait déjà manqué les dernières éditions. Sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, il a annoncé qu’il n’irait pas à Rio pour éviter « déranger ” les débats. Son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov fera le déplacement.
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