Des drones en renfort pour reboiser une forêt incendiée au Québec

Des drones en renfort pour reboiser une forêt incendiée au Québec
Des drones en renfort pour reboiser une forêt incendiée au Québec

Un vaste territoire situé sur le plateau de la rivière Rupert, au nord de Chibougamau et de Chapais, est devenu le terrain de jeu idéal pour l’entreprise ontarienne Flash Forest. Ses drones permettront de reboiser près d’une centaine d’hectares de forêt ravagés par les flammes lors du catastrophique été 2023.

Dans le Nord du Québec, où se situe la réserve faunique Assinica gérée par la Nation crie d’Oujé-Bougoumou, près de 404 000 hectares de terres destinées au développement forestier ont été touchés par des incendies l’an dernier. , soit 11,6% de la région. Certaines zones pourraient même ne pas pouvoir se régénérer naturellement, en raison de la gravité des incendies.

Dans des endroits [au Québec]les incendies ont été si intenses que le feu a brûlé toute la matière organique au sol, ce qui fait qu’on va se retrouver avec une cicatrice sur le territoire pendant plusieurs décenniesexplique William Métivier, président de Forair, une entreprise spécialisée en aménagement forestier.

Préoccupé par ces étendues forestières livrées à elles-mêmes – et conscient des nombreux obstacles qui freinent le retour à la production des forêts qui ont brûlé –, cet ingénieur forestier a fait appel à Flash Forest pour trouver une solution pour reboiser ce territoire. rapidement et au moindre coût possible.

Déjà active dans l’ouest du pays, la jeune entreprise n’avait jamais lancé de projet au Québec jusqu’à présent.

Pourtant, depuis la mi-juin, ses drones ont commencé à survoler la canopée qui recouvre le territoire montagneux d’Assinica, laissant dans leur sillage de petites capsules de graines prêtes à prendre racine au sol. Au cours des derniers jours, 29 hectares ont été ensemencés dans la forêt boréale, qui abrite un troupeau de caribous des bois.

Une vue aérienne d’un site de la réserve faunique Assinica où des arbres ont été brûlés par les incendies de 2023.

Photo de : Forair

millions de capsules, à partir desquelles nous espérons pouvoir produire 125000arbres”,,”text”:”Au total, les drones disperseront environ 2,5 millions de capsules, à partir desquelles nous espérons faire pousser 125 000 arbres”}}”>Au total, les drones disperseront environ 2,5 millions de capsules, à partir desquelles on espère que 125 000 arbres pousseront.résume William Métivier, dont l’entreprise sert d’intermédiaire pour Flash Forest au Québec. hectares de forêt”,”text”:”Cela permettra le reboisement de 85 à 100 hectares de forêt”}}”>Cela permettra le reboisement de 85 à 100 hectares de forêtil ajoute.

Les capsules qui seront semées sont composées à 70 % d’épinette noire et à 30 % de pin gris.

Contrairement à la majorité des espèces reboisées au Québec, ces arbres ne seront pas destinés à la récolte. Flash Forest suivra le projet pendant les trois prochaines années, mais Forair souhaite étudier l’évolution du projet sur le long terme. Nous voulons voir comment ces arbres ont poussé. Ont-ils réussi à le mettre au sol ? Ont-ils tout mal poussé ? Cela deviendra notre zone d’étude.

Résister à la sécheresse

Joint sur la côte Ouest, le directeur des opérations de Flash Forest, Cameron Jones, insiste : Il ne suffit pas de laisser tomber des graines et d’espérer qu’elles s’infiltrent dans le sol. Vous avez toujours besoin d’une capsule qui permet à la graine de se frayer un chemin dans la terre.

Les premiers tests de Flash Forest, qui se limitaient alors à distribuer des graines depuis un drone, se sont révélés infructueux. De nombreuses graines, déposées dans des zones sèches où elles ne pouvaient pas pénétrer dans le sol, ont fini par être gaspillées.

L’entreprise a donc développé une capsule aux épaisseurs multiples qui permet de lutter contre le dessèchement. Comme un oignon, chacune de ces couches qui recouvrent la graine lui fournit de l’humidité et des nutriments qui l’aideront à croître.

La composition des granulés dépend du type d’arbre. Certains peuvent contenir des champignons mycorhiziens, qui aident les plantes à absorber les minéraux et l’eau du sol.

% de leur taille et conserveront cette humidité après la plantation, ce qui permet à la graine de bien s’implanter, même s’il ne pleut pas beaucoup”, “texte”: “Lorsque les capsules sont imprégnées d’eau, elles gonflent pour atteindre environ 400% de leur taille et conserveront cette humidité après la plantation, ce qui permet aux graines de bien s’implanter, même s’il n’y a pas beaucoup de pluie”}}”>Lorsque les capsules absorbent l’eau, elles gonflent jusqu’à environ 400 % de leur taille et retiendront cette humidité après la plantation, permettant ainsi à la graine de bien s’établir, même s’il n’y a pas de graine. pas beaucoup de pluiedit Cameron Jones.

Avec des incendies de forêt et des épisodes de sécheresse, comme ceux qui ont entraîné la perte de plus de 16 millions d’hectares [au Canada l’an dernier]De nombreux arbres plantés ne survivent pas parce qu’ils manquent d’eau.

Une citation de Cameron Jones, directeur des opérations chez Flash Forest

L’entreprise utilise également l’intelligence artificielle pour analyser la zone de reforestation et cibler les secteurs ayant les meilleures chances de succès.

Elle permet également de déterminer quelles espèces seraient les mieux plantées sur ces sites afin qu’elles soient adaptées au changement climatique.note Cameron Jones. C’est sans précédent car la plupart des efforts de plantation d’arbres ont historiquement consisté à prendre des espèces existantes dans la forêt et à les planter à une densité similaire sur l’ensemble de la zone.

Au Québec, comme c’est le cas dans d’autres provinces, le reboisement est réglementé par la loi. Cela nécessite de maintenir l’écosystème forestier en place et de respecter les dynamique naturelle des forêtsy compris leur composition.

La zone de reboisement de la réserve faunique Assinica – choisie avec l’aide d’Oujé-Bougoumou et l’accord du maître de trappe Robert S.-Blacksmith, responsable du territoire ciblé – représente son lot de défis.

Le site, très éloigné des routes et des villes, est traversé par des montagnes. Les drones doivent donc ajuster leur trajectoire pour pouvoir suivre la pente et s’adapter au dénivelé, afin de larguer les capsules à la même vitesse et à la même hauteur au-dessus des arbres.

À mesure que l’altitude varie, le type d’arbre et la densité des espèces à planter varient également.résume Cameron Jones. Contrairement au projet que nous réalisons en Saskatchewan, où le terrain est plat et beaucoup plus uniforme, celui du Québec est l’un des endroits les plus difficiles à planter des arbres.

Travailler plus vite

L’ensemencement par drone devrait essentiellement alléger toute la logistique du reboisement, qui prend du temps et coûte cher. Plus besoin de construire des routes pour permettre le passage des scarificateurs et des engins lourds utilisés pour préparer le terrain, plaide Cameron Jones.

Alors que le reboisement est à la traîne dans la province, le semis par drone permettrait surtout de planter davantage d’arbres en peu de temps, sans avoir à attendre les semis qui poussent deux ou trois ans en pépinière.

Flash Forest, qui dispose des installations nécessaires pour produire jusqu’à un million de capsules par jour, estime pouvoir planter 50 000 arbres par jour. semis par jour », « texte » : « En comparaison, un planteur a un [productivité] en moyenne de 1500 à 2000 plants par jour”}}”>En comparaison, une jardinière a un [productivité] en moyenne de 1500 à 2000 plants par joursouligne Cameron Jones.

Non seulement le rythme actuel est insuffisant, mais la main d’œuvre n’est pas là pour semer tous les arbres qui devraient être plantés afin de compenser les pertes causées par les incendies de forêt.

Il en va de même pour les crèches, qui n’ont pas réussi à accroître leur capacité à répondre aux besoins de reboisement à travers le paysnote John Innes, professeur à la Faculté de foresterie de l’UBC et ancien collaborateur du GIEC.

L’expert, qui agit à titre de conseiller pour Flash Forest, s’intéresse à l’ensemencement aérien depuis plus de vingt ans. De la Californie à l’Australie, ces technologies se perfectionnent et évoluent rapidement, propulsées par les progrès dans le domaine militaire – et par la concurrence des fabricants de drones, notamment au Canada et aux États-Unis, explique M. Innes. .

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Un drone Flash Forest survole une forêt brûlée à l’ouest.

Photo : Ben Prescott/Flash Forest

En plus de permettre d’atteindre des endroits difficilement accessibles, les drones offrent l’avantage de ne pas mettre en danger les planteurs. Après un incendie, les arbres risquent de tomber à tout moment. Les cendres au sol, une fois remuées, restent en suspension dans l’air et peuvent s’infiltrer dans leurs poumons.donne l’exemple du spécialiste de la gestion durable des forêts.

Il estime néanmoins que l’ensemencement par drone ne sonne pas le glas du métier de planteur.

Le taux de mortalité des jeunes plants diminuera de façon exponentielle avec l’âge. C’est l’avantage des jardinières : elles plantent des arbres [déjà formés] et ont donc un taux de survie plus élevé.

Une citation de John Innes, professeur à la Faculté de foresterie de l’UBC

Certaines forêts, comme celles de la côte ouest, où la matière organique s’accumule et empêche les graines de s’enfoncer dans le solne sont pas adaptés à ce type de technologie, dit-il.

Financement fédéral

Bien que le projet pilote se déroule au Québec, le gouvernement provincial ne finance pas ses activités. La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina estime cependant que l’ensemencement par drone pourrait faire partie des solutions pour améliorer nos façons de faire [en matière de] reboisement.

Même son de cloche du côté du forestier en chef, Louis Pelletier, qui se dit ouvert à la prise en considération tous les outils […] qui assurent la régénération de nos forêts à moindre coût.

Les tests effectués dans la réserve faunique Assinica sont en grande partie financés par des partenaires privés, dont Transat. Services aux Autochtones Canada, de son côté, a accordé 125 000 $ à Oujé-Bougoumou pour réaliser une étude de faisabilité.

Flash Forest bénéficie également d’un financement d’Ottawa dans le cadre du programme de reboisement de 2 milliards d’arbres en 10 ans. En 2022, l’entreprise a reçu plus d’un million de dollars pour planter un million d’arbres d’ici la fin de 2024. Sur la base du suivi l’automne dernier des semis plantés par drone, Cameron Jones affirme que l’entreprise est en bonne voie pour atteindre son objectif.

Visuel d’en-tête : Forêt Flash

 
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