“C’est un retour à la vie !” – .

“C’est un retour à la vie !” – .
“C’est un retour à la vie !” – .
ENTRETIEN

Les yeux d’Emilie Dequenne pétillent lorsque nous la rencontrons début juin dans un hôtel parisien. L’actrice, maquillée par sa fille pour la journée promotionnelle du film Survivre, est radieux. Son sourire en dit long sur le chemin parcouru pour y arriver. Il y a tout juste un an, la star se remettait d’une chimiothérapie contre un cancer très rare de la glande surrénale. Emilie Dequenne avait annoncé en avril dernier qu’elle était en rémission mais qu’elle devait poursuivre son traitement. Elle nous parle aujourd’hui avec un grand sourire de Survivreun film de science-fiction faisant écho à son propre combat contre la maladie.

Vous êtes de retour au cinéma avec Survivre après un an de lutte contre le cancer. Qu’est-ce que cela signifie pour toi?

C’est un retour à la vie. Aujourd’hui, ma santé me permet de faire à nouveau ce que j’aime et d’être là avec vous pour défendre ce film. D’août 2023 à avril 2024, ma vie était à la maison et à l’hôpital. j’ai tourné Survivre bien avant mon diagnostic.

Qu’avez-vous aimé dans ce film ?

J’ai adoré le scénario dystopique de Survivre. Je suis fou de films comme celui-ci et j’arrive à me plonger assez facilement dans mon imaginaire extrêmement florissant. Avec Survivre, j’ai dû boire et manger pour imaginer les situations les plus folles où il fallait jouer avec le vide. Au début, j’avais cependant quelques réserves sur mon personnage. Je me suis dit : « Ce film n’est pas pour moi, il leur faut une actrice de 1m75, toute musclée, blonde, sublime. Ils ont fait une erreur, il y a eu une erreur de casting. Finalement, je me suis laissé convaincre.

Comment avez-vous réussi à vous identifier à votre personnage ? ?

Comme moi, elle est mère et elle est française. Elle continue de manger des croissants et du fromage même si elle a déménagé à Miami avec sa famille. Elle est restée fidèle à elle-même. Elle n’a jamais eu de blanchiment des dents, de botox ou de chirurgie. Elle est naturelle. Et c’est beau de la voir se transformer en une sorte de Lara Croft lorsqu’une catastrophe survient et qu’elle doit sauver ses enfants.

Elle est prête à tout pour eux… Trouvez-vous cela réaliste ?

Totalement! Je pense qu’une mère serait capable de soulever une voiture si son enfant était coincé dessous.

Comment vous êtes-vous préparé à ce rôle ?

J’ai beaucoup nagé et pris des cours en vidéo avec un préparateur physique. C’était très important car les décors étaient hostiles. Je me suis beaucoup fait mal au dos en courant dans des endroits impossibles. Dès le premier jour de tournage, on sentait tous que ça allait être difficile. Les conditions météorologiques étaient dégueulasses, la mer était glacée et pleine de méduses. Toutes ces luttes nous ont aussi aidés car elles nous ont permis de nous unir.

Dans le film, le personnage qui incarne votre mari dit qu’il y a toujours une solution à chaque problème. Êtes-vous d’accord avec cela?

Oui, tout à fait. Je ne dis pas que nous résolvons toujours le problème lui-même, mais nous pouvons nous adapter comme nous le pouvons. La solution n’est pas toujours étroitement liée au problème et je le sais. Mais nous pouvons y faire face et faire les choses différemment pour ne pas nous rendre malheureux. Quand on est face à un mur, je pense qu’on se fait moins mal quand on l’accepte que quand on se retient.

Le titre du film, Survivrefait écho à votre propre combat contre le cancer…

Oui et en plus, je combats des crabes dans le film (Rires). C’est fou parce que c’était totalement imprévisible. Je pense que j’étais déjà malade pendant le tournage mais je ne le savais pas encore.

Où en êtes-vous dans votre lutte contre la maladie ?

Je suis sous étroite surveillance. Je vois mon médecin presque tous les deux mois. C’est une maladie avec laquelle on ne peut jamais rien gagner. J’ai annoncé ma rémission car je suis dans une phase où j’ai quitté le difficile chemin médical. J’ai un traitement et un suivi, ce qui me permet de recommencer à travailler. J’ai des fenêtres de deux mois où je peux faire ce que j’aime. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de moments dans la journée où je ne suis pas fatigué, mais je suis tellement heureuse d’être en vie et de pouvoir agir !

Vous avez des étoiles plein les yeux quand vous en parlez…

Oui parce que je vis à nouveau ! J’avais l’impression d’être devenue une maladie à cause de mon quotidien, de l’infirmière à domicile, des hospitalisations à répétition, de la chimio. Mais je ne suis pas une maladie, je suis une personne, je suis une actrice, je suis une femme, je suis une mère.

Vous avez gravi les marches du Festival de Cannes en mai dernier pour le 25e anniversaire de Rosette. Qu’avez-vous ressenti ?

J’étais heureux parce que j’ai pu y aller. Je n’ai pas beaucoup réfléchi avant d’accepter l’invitation, je me suis dit que ça allait être sympa, qu’ils allaient me prêter une belle robe et qu’ils allaient me maquiller. J’allais ajouter « me coiffer » mais non, il n’y a plus rien à faire, c’est trop facile maintenant (Rires) !

Cette coupe vous va à merveille !

J’aime aussi ! Par contre, j’ai pris du poids à cause des traitements… Mais bon, ce n’est pas grave, je m’en fiche ! C’est vraiment un détail, tant que je suis en vie… Pour moi, la plus belle beauté se transforme.

Comment vos proches ont-ils vécu tout cela ?

Mon mari et ma fille étaient très forts, très proches de moi. Les personnes qui me brisent le plus le cœur sont mes parents. Ils ont encore du mal à s’en remettre. Il est extrêmement difficile de voir son enfant malade, même lorsqu’il a presque 43 ans.

 
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