(Kiev) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré vouloir « tout faire » pour parvenir à une fin de la guerre dans son pays en 2025 par des « moyens diplomatiques », la récente victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine ayant relancé le débat sur la question. négociations.
Victoria LUKOVENKO et Sergii VOLSKYI
Agence France-Presse
Dans une interview diffusée samedi, Volodymyr Zelensky a également évoqué une situation « vraiment compliquée » sur le front de l’Est, où l’armée russe progresse rapidement face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et moins bien armées.
« Nous devons tout faire pour que cette guerre prenne fin l’année prochaine. Nous devons y mettre fin par des moyens diplomatiques », a-t-il déclaré dans une interview à la radio ukrainienne.
Il a estimé que son homologue russe Vladimir Poutine cherchait à sortir de son « isolement politique » en s’adressant aux dirigeants. Mais « Poutine ne veut pas du tout la paix », a-t-il déclaré.
Le débat sur d’éventuelles négociations de paix, longtemps écarté par Volodymyr Zelensky, s’est intensifié ces dernières semaines sur fond d’avancées russes rapides dans le Donbass (Est) et d’atermoiements occidentaux sur l’aide militaire à apporter à Kiev.
Les positions russe et ukrainienne restent néanmoins opposées : Kiev exclut la cession des territoires occupés par l’armée russe, tandis que Moscou la pose comme condition.
Interrogé sur les conditions nécessaires à l’ouverture des négociations, Volodymyr Zelensky a estimé que cela ne serait possible que si “l’Ukraine n’est pas seule avec la Russie” et si elle est “forte”, dans un appel fort à ses partenaires occidentaux.
Si nous parlons seulement avec [Vladimir] Poutine, qu’il s’agit d’un meurtrier, et que nous nous trouvons dans les conditions actuelles, non renforcées par certains éléments importants, je pense que l’Ukraine est perdante dans ces négociations.
Volodymyr Zelensky, président ukrainien
Selon lui, cela ne mènerait pas à « une fin juste » à la guerre, déclenchée il y a près de trois ans par l’invasion russe de février 2022.
Les pays du G7 ont estimé samedi que la Russie restait « le seul obstacle à une paix juste et durable ».
“Nous restons unis aux côtés de l’Ukraine”, ont-ils assuré dans un communiqué publié par l’Italie, qui préside cette année le G7.
Mais Kiev craint de perdre le soutien américain, essentiel à son armée, après la victoire du républicain Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre.
Ce dernier a souvent critiqué l’aide apportée par son pays et assuré pouvoir résoudre le conflit en « 24 heures » sans jamais détailler sa méthode.
Volodymyr Zelensky craint d’être contraint à des négociations défavorables à l’Ukraine.
Vendredi, le dirigeant a estimé que la guerre se terminerait « plus tôt » sous la présidence républicaine, tout en vantant ses contacts avec lui, lors d’un entretien avec le média ukrainien Suspilne.
« Déstabilisation »
L’Occident s’inquiète de l’entrée des troupes nord-coréennes dans le conflit. Ils combattent aux côtés des soldats russes, selon Kiev et Washington, le Kremlin éludant les questions à ce sujet.
Le ministre japonais des Affaires étrangères Takeshi Iwaya, en visite en Ukraine samedi, a déclaré que la participation nord-coréenne aurait un impact « extrêmement significatif » sur la sécurité de l’Asie de l’Est.
Volodymyr Zelensky, qui a rencontré Takeshi Iwaya, a affirmé dans son discours quotidien que « la Russie enseigne à la Corée du Nord la guerre moderne, ce qui peut conduire à une déstabilisation plus large ».
L’armée russe avance contre les troupes ukrainiennes, car le réapprovisionnement en armes et en nouvelles recrues est « lent », a expliqué le président ukrainien, tout en soulignant les lourdes pertes humaines de Moscou.
Le ministère russe de la Défense a également revendiqué samedi la prise de deux nouveaux villages dans la région de Donetsk.
L’armée ukrainienne a lancé en août une attaque majeure contre la région frontalière russe de Koursk, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés, un argument que Kiev avait dit vouloir utiliser, à terme, pour faire pression sur Moscou lors d’éventuelles discussions.