Le mauvais temps est-il bénéfique aux pêcheurs ?

L’actualité de la semaine prochaine nous promet une perturbation qui semble vouloir s’installer avec du vent et de la pluie. Si les prévisions météo sont fiables bien sûr.

Bruno García : Vous connaissez l’expression : le malheur des uns fait le bonheur des autres et si comme vous dites ce vent et cette pluie ne feront pas le bonheur de tout le monde pour la pêche, elle est bien souvent très rentable.

Encore faut-il avoir le courage et la motivation pour mettre le nez dehors. Vous nous expliquerez les bénéfices de cette perturbation pour la pêche.

Pour ceux qui n’ont pas investi dans des vêtements de pluie, c’est le moment idéal pour revoir l’équipement. Vous savez qu’un anneau légèrement ébréché sur une canne teste votre ligne à chaque passage. Vous l’avez compris, le poisson d’une vie peut s’envoler à cause de cette négligence. Nous arrivons également à la période des assemblées générales des associations de pêcheurs. Les moins courageux qui n’ont pas voulu affronter les éléments compte tenu du mauvais temps auront l’occasion de faire une petite sortie. Je pense au 29 novembre prochain celle de Roach Rochelais, une assemblée générale élective. Ce qui passe par un renouvellement du Conseil d’Administration et la nécessité évidente de recruter des bénévoles pour que Gardon Rochelais continue de vivre. Venez nombreux le 29 novembre 2024 à 18h30 à la maison des pêcheurs de la rue Mirabeau à Villeneuve les salines.

Pour les plus courageux, et s’ils décidaient de démonter la canne à pêche ?

Et ce sera mon cas, je profite toujours de ces conditions très favorables pour la pêche. Le vent et la pluie ont un effet oxygénant. Ils fouettent la surface de l’eau et génèrent, grâce à ce mouvement, une augmentation du taux d’oxygène. En l’absence de vent, les poissons ont très souvent une activité ralentie, ce qui n’est pas le cas lors de ces perturbations. Du côté de l’eau douce, c’est très facile à illustrer. Je l’ai déjà dit mais il semble important de le répéter, si vous hésitez entre deux berges, choisissez celle qui est battue par le vent. Pour quoi ? Tout simplement parce que cette action du vent sur la berge a pour effet de mettre en suspension des amas de petites particules au milieu desquels des espèces de poissons blancs petites, moyennes et plus grandes trouvent leur nourriture.

Du poisson blanc ?

Il s’agit des gardons, des brèmes, des carassins, des carpes, des tanches, etc. Cette concentration de poissons de toutes tailles, comme vous pouvez l’imaginer, attire l’attention des prédateurs et chacun se retrouve dans un espace très réduit. Espace où votre ligne sera posée en priorité.

Ce qui est valable du côté de l’eau douce s’applique également en mer ?

On peut avoir le même raisonnement avec un paramètre supplémentaire. La marée ou plus précisément le coefficient de marée et les horaires des marées hautes et basses. Sur un coefficient de marée élevé, à partir de 80, immédiatement après la marée basse lorsque l’eau monte, de petites espèces se laissent emporter par le courant. Et, vous imaginez bien ce qui va suivre, ces petits poissons seront suivis de plus gros qui viendront s’emparer de ce garde-manger providentiel. Les plus observateurs savent que c’est très souvent le moment où l’on a des concentrations d’oiseaux très proches de la lisière.

Comment expliquer ces concentrations d’oiseaux ?

C’est exactement la même situation au-dessus et au-dessous de la surface. Au-dessus des oiseaux prédateurs et en dessous des poissons prédateurs. Ils ont tous le même objectif : manger. Et c’est là que le pêcheur doit pouvoir identifier précisément la proie ciblée.

Dans quel but ?

Gagnez du temps en trouvant le leurre qui se rapproche le plus possible du petit poisson chassé. Sprat ou éperlan vous utiliserez une imitation de poisson de même taille. S’il s’agit de lançon, vous vous souviendrez de la forme de l’anguille. Quant au poids du leurre, vous adapterez votre tête plombée en fonction du courant et de la profondeur.