Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) compte racheter les participations qu’il ne détient pas encore dans la société Primera Gold, une joint-venture avec le groupe Primera basé aux Émirats arabes unis. Ce qui devrait mettre fin à un accord de 25 ans signé en 2022 et portant sur l’achat et l’exportation d’or artisanal par cette société proche du pouvoir politique émirati.
Selon des sources, la fin du partenariat intervient après l’effondrement des exportations d’or de Primera Gold cette année 2024, et pourrait s’expliquer par les récentes difficultés de l’entreprise.
En plus des prix plus élevés proposés aux mineurs artisanaux sur le marché noir, Primera Gold est confrontée à des réglementations bancaires limitant les transactions quotidiennes en espèces. Cela signifie que depuis novembre 2023, les expéditions d’or auraient chuté de 50 %, après que l’entreprise ait exporté 5 tonnes d’or depuis la RDC en 2023.
Certains spécialistes avancent que ce changement remet en cause l’existence du partenariat entre le gouvernement congolais et le groupe émirati, censé lutter contre la contrebande artisanale d’or grâce à un « quasi-monopole » sur les exportations.
Primera Gold bénéficie d’une taxe préférentielle de 0,25% sur les exportations d’or artisanal contre 6% pour ses concurrents.
A noter que le retrait du groupe Primera du secteur de l’or artisanal n’est pas synonyme de son départ de la RDC. La société basée à Abu Dhabi devrait désormais se concentrer sur les minéraux 3T (étain, tungstène et tantale), autre volet du partenariat noué avec le gouvernement congolais. L’achat et la transformation locale de ces produits miniers à travers la création d’une raffinerie sont notamment prévus.
En RDC, la contrebande d’or est l’un des moyens de financement des groupes armés qui tourmentent le pays depuis des décennies.
Olivier KAFORO
