Les 35 000 foyers qui dépendent du Syndicat de l’eau du Roumois et du Plateau du Neubourg (SERPN) connaîtront une nouvelle augmentation de leur facture d’eau à partir du 1er janvier 2025. Une annonce faite ce jeudi 14 novembre par le syndicat, à l’issue de son assemblée générale. réunion. 95 communes sont concernées.
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C’est un feuilleton sans fin. Déjà augmentée de 11 % en avril dernier, l’eau connaîtra une nouvelle augmentation au 1er janvier, pour les habitants du Roumois et du plateau du Neubourg. Le prix du mètre cube d’eau potable, estimé auparavant à 1,90 euros HT, passera à 2 euros pour les trente premiers mètres cubes et augmentera par paliers, jusqu’à 2,50 euros/m3 pour les plus gros consommateurs (200 m3 annuels).
À Sainte-Colombe-la-Commanderie, où s’est tenue l’assemblée générale, 80 % des déléguées syndicales ont validé cette augmentation. Pour illustrer son impact, ils ont donné l’exemple d’un ménage consommant 120 m3 d’eau. Abonnement (+ 2% au 1er janvier) et taxe comprise, ce dernier devrait débourser près de 52 euros de plus par an, passant de 364,61 euros à 416,56 euros annuels. Au total, la hausse représente donc environ 15 % de la facture d’un ménage moyen.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs abonnés inquiets s’inscrivent contre cette nouvelle hausse après le court répit du mois d’avril, où la hausse avait été ramenée de 60% à 11%. “L’eau la plus chère de France et probablement la plus dure… Que paye-t-on concrètement ?», demande un internaute. “Comment gagner de l’argent sur un besoin vital», a réagi un autre.
Cité par nos confrères du Courrier de l’Eure, Arnaud Cheux, délégué de la commune du Neubourg, a lui parlé de «une forme d’abandon« . “Lors de la création du SERPN, l’objectif était d’optimiser le prix de l’eau en mutualisant les ressources», a-t-il noté en annonçant la création d’un groupe de travail sur la production d’eau. “Les habitants du Roumois Seine n’ont peut-être pas besoin de financer la construction de l’usine Tremblay-Omonville et, pour le Neubourg, il est peut-être plus simple de s’allier avec les syndicats de la vallée, qui produisent une grande quantité d’eau à moindre prix. Il faut se poser les questions qui fâchent, sinon on n’y arrivera jamais.“
Bien que conscient de la colère des usagers, le SERPN justifie cette augmentation : «Pour continuer à garantir une eau saine et de qualité, il est essentiel de mettre en place des stations de traitement à la pointe de la technologie. C’est un investissement de plusieurs millions d’euros. Cet effort vise à protéger votre santé à long terme, afin que l’eau consommée demain réponde aux normes les plus strictes.« .
L’attente pourrait mettre les consommateurs en danger et entraîner des coûts plus élevés (distribution d’eau en bouteille).
Roumois and Plateau du Neubourg Water Uniondans un communiqué de presse
Le syndicat évoque la présence de traces de certains métabolites de pesticides (molécules résultant de la dégradation des pesticides) dans 7 points d’eau sur les 13 qu’il exploite, assurant toujours «qu’aucun ne présente à ce jour de risque pour votre santé« . Par ailleurs, le niveau de nitrate de deux points d’eau nécessite la distribution d’eau en bouteille pour les publics vulnérables (femmes enceintes et nourrissons, personnes sous dialyse).
Le SERPN souligne que de nouveaux investissements sont nécessaires pour garantir la qualité de l’eau dans les années à venir. Entre autres, le renouvellement de certaines canalisations PVC »présentant un risque de rejet de produits chimiques» : «attendre pourrait mettre les consommateurs en danger et entraîner des coûts plus élevés« .
En février dernier, l’annonce d’une forte hausse du prix de l’eau potable à Roumois avait suscité une vive polémique et initié un important mouvement de contestation, à l’initiative d’habitants réunis en collectif. Les élus du syndicat avaient revu leur copie.
Voir ce reportage de S. Gérain du 26/02/2024 avant le mouvement de contestation :
durée de la vidéo : 00h01mn58s
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©France 3 Normandie
Le SERPN explique une nouvelle fois cette forte augmentation par ces besoins d’investissement importants de la collectivité. Le syndicat a déclaré avoir été contraint d’installer rapidement six stations de traitement d’eau pour se conformer aux normes en vigueur. Or, une gare coûte environ cinq millions d’euros. L’investissement global s’élève à 30 millions d’euros.
Philippe Brun, député socialiste de l’Eure, a assuré que les ministères de l’agriculture et de la cohésion territoriale étaient alertés et que des solutions étaient recherchées. « On ne peut pas laisser les communes gérer la pollution générée par 40 ans de produits phytosanitaires impulsés, encouragés et subventionnés par l’Etat »il a indiqué dans l’un de nos articles précédents.